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L'émergence de l' « artiste » au Burkina Faso
Abstract
L'art contemporain ne trouve d'acteurs au Burkina Faso que depuis une vingtaine d'années. Le gouvernement révolutionnaire de Thomas Sankara est le premier à offrir aux artistes un cadre de promotion et de perfectionnement technique. Dans les années
1980, les SNC (Semaines Nationales de la Culture), le FESPACO (Festival Panafricain de Cinéma de Ouagadougou) ou encore le SIAO (Salon International de l'Artisanat de Ouagadougou) sont les projets majeurs qui ont permis aux artistes d'être identifiés
et de s'initier à de nouvelles techniques artistiques. Toutefois, la mission assignée aux créateurs par le gouvernement de Sankara, de participer au projet révolutionnaire, ne laissait que peu de place à l'innovation artistique et à la liberté d'expression des
plasticiens burkinabé. Au début des années 1990, de nouveaux événements voient le jour. Ils présentent enfin aux créateurs la pratique artistique sous la forme d'un exercice davantage conditionné par l'inspiration personnelle et la maîtrise des techniques artistiques. Le symposium de sculpture sur granit de Laongo, le PIAMET (initiés par deux artistes burkinabé reconnus) ou encore les Ouag'Art (organisés par le CCF de Ouagadougou) ont ainsi offert aux jeunes créateurs burkinabé la possibilité de se confronter
aux techniques de leurs collègues d'Afrique et du reste du monde. Cependant, aucun espace permanent n'a depuis été dédié à la formation et à l'exposition des artistes burkinabé, exception faite d'une fondation, Olorun. Ce manque pose des problèmes
évidents aux créateurs, qui risquent de s'inscrire dans un circuit où les impératifs commerciaux semblent, trop souvent, dominer la recherche plastique.
Keywords: artiste contemporain, plasticien, enseignement artistique.
Tydskriff vir Letterkunde Vol. 44 (1) 2007: pp. 261-274