La sinusite fongique. A propos de 6 cas dans le service ORL du CHU-YO de Ouagadougou

Abstract

La sinusite fongique regroupe des aspects anatomo-cliniques variés. Le plus fréquent est la « balle aspergillaire ». En rapportant ces 6 cas, nous voulous souligner les caractéristiques épidémio-cliniques, thérapeutiques et évolutives de cette pathologie dans notre pratique.
Il s’est agi d’une étude rétrospective à partir des dossiers cliniques du service d’ORL et de chirurgie cervico-faciale du CHU Yalgado Ouédraogo de 2002 à 2008. En 7 ans, nous avons colligé 6 cas de sinusite fongique. La symptomatologie d’appel non spécifique était celle d’une rhinosinusite mais remarquable par son évolution chronique « désespérante » et son unilatéralité. Il s’est agi de sinusite fongique localisée dans 5 cas ; dans 1 cas, une ostéite avec fistulisation paralatéro-nasale était associée.
Le traitement a été médico-chirurgical avec une association systématique d’antifongique par voie générale chez tous les malades. L’examen anatomo- pathologique du spécimen opératoire a montré la présence de filaments mycéliens d’aspergillus fumigatus dans 5 cas. Un aspect de pseudotumeur inflammatoire évoquant une actinomycose a été noté dans un cas. L’examen mycologique n’a été possible que dans deux cas
isolant aspergillus fumigatus. L’évolution a été favorable dans tous les cas avec un recul de 1 à 4 ans. La sinusite fongique est relativement rare dans notre pratique, mais vraisemblablement sous diagnostiquée. Il faut y penser de parti pris devant toute sinusite chronique rebelle au traitement habituel et demander au mieux une tomodensitométrie des sinus de la face. Le traitement est médico-chirurgical accordant une place pour les antifongiques par voie générale.

Mots clés : sinusite, fongique, signes, traitement.