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People living with HIV and AIDS in everyday conditions of township life in South Africa: between structural constraint and individual tactics
Abstract
The HIV/AIDS pandemic in South Africa has negatively transformed the lives of many in townships and rural areas. People living with AIDS (PWAs) are the socially weakened, whose means of survival include migrating, enduring gender violence, and they are thus confined to living in the margins of society. Using the concept of tactic as defined by de Certeau, this paper shows how anthropology can use the narratives of everyday life to make sense of the different ways the socially weakened create networks of support, find a cure, and generate forms of income or use running away as a means to avoid gender violence. This paper argues that if the State hopes to successfully introduce antiretroviral therapy and so turn everyday logics of survival into long-term strategies, it needs to commit itself firmly to reducing inherited forms of inequalities. Similarly, the State\'s commitment to eradicate poverty also requires it to take cognisance of the different borderline activities the socially weakened regard as avenues of survival. Rather than morally condemn such activity as a wrongdoing, the State should enhance its knowledge of the socio-economic conditions that almost coerce the socially weakened to ‘do wrong\'. The data were collected during intensive fieldworlk carried out in Alexandra township and Diepkloof (Gauteng) in 2001 - 2002, using participant observation and repeated in-depth interviews.
Key words: HIV/AIDS, social anthropology, conditions of life, tactics, life narratives, structural constraint.
RÉSUMÉ
La pandémie du VIH/SIDA en Afrique du Sud a négativement transformé la vie de nombreux individus aussi bien dans les townships que dans les zones rurales. Les séropositifs, souffrant de discriminations, développent des moyens de survie impliquant notamment la migration ou le fait d\'accepter des violences inscrites dans des relations de genre, á l\'instar de ceux qui, nombreux, vivent aux marges de la société sud africaine.A partir du concept de tactique, défini par de Certeau, cet article montre comment l\'anthropologie peut faire usage de récits du quotidien afin de rendre compte de l\'existence de réseaux de soutiens, afin de comprendre comment ceux vivant dans les marges trouvent des soins et génèrent des formes de revenus ou bien utilisent la fuite comme moyen d\'échapper aux violences de genre. Subtiliser, braconner, ‘voler à la tire\', ou vendre des substances illicites sont certaines des tactiques de survie que ceux qui vivent aux marges utilisent pour rester en vie. L\'argument de cet article est que si l\'objectif de l\'État sud africain est d\'introduire avec succès les médicaments antirétroviraux et ainsi de favoriser pour les individus le passage de logiques quotidiennes de survie à des stratégies à long terme, il doit simultanément s\'atteler fermement à la réduction des inégalités socio-économiques héritées du passé. Parallèlement, l\'engagement de l\'État pour l\'éradication de la pauvreté nécessite également de reconnaître que certaines activités illicites ou simplement blâmables constituent des moyens de survie. Plutôt que de condamner moralement de telles activités, l\'État doit améliorer ses connaissances de la matrice socio-économique qui les génère. Les données présentées dans cet article furent collectées lors d\'enquêtes de terrain menées de 2001 à 2002 dans le township d\'Alexandra et à Diepkloof (Gauteng) et reposant à la fois sur une observation participante et des entretiens ouverts répétés.
Mots clefs: VIH/SIDA, anthropologie sociale, conditions de vie, tactiques, récits de vie, contraintes structurelles.
Sahara J Vol.2(1) 2005: 217-235
Key words: HIV/AIDS, social anthropology, conditions of life, tactics, life narratives, structural constraint.
RÉSUMÉ
La pandémie du VIH/SIDA en Afrique du Sud a négativement transformé la vie de nombreux individus aussi bien dans les townships que dans les zones rurales. Les séropositifs, souffrant de discriminations, développent des moyens de survie impliquant notamment la migration ou le fait d\'accepter des violences inscrites dans des relations de genre, á l\'instar de ceux qui, nombreux, vivent aux marges de la société sud africaine.A partir du concept de tactique, défini par de Certeau, cet article montre comment l\'anthropologie peut faire usage de récits du quotidien afin de rendre compte de l\'existence de réseaux de soutiens, afin de comprendre comment ceux vivant dans les marges trouvent des soins et génèrent des formes de revenus ou bien utilisent la fuite comme moyen d\'échapper aux violences de genre. Subtiliser, braconner, ‘voler à la tire\', ou vendre des substances illicites sont certaines des tactiques de survie que ceux qui vivent aux marges utilisent pour rester en vie. L\'argument de cet article est que si l\'objectif de l\'État sud africain est d\'introduire avec succès les médicaments antirétroviraux et ainsi de favoriser pour les individus le passage de logiques quotidiennes de survie à des stratégies à long terme, il doit simultanément s\'atteler fermement à la réduction des inégalités socio-économiques héritées du passé. Parallèlement, l\'engagement de l\'État pour l\'éradication de la pauvreté nécessite également de reconnaître que certaines activités illicites ou simplement blâmables constituent des moyens de survie. Plutôt que de condamner moralement de telles activités, l\'État doit améliorer ses connaissances de la matrice socio-économique qui les génère. Les données présentées dans cet article furent collectées lors d\'enquêtes de terrain menées de 2001 à 2002 dans le township d\'Alexandra et à Diepkloof (Gauteng) et reposant à la fois sur une observation participante et des entretiens ouverts répétés.
Mots clefs: VIH/SIDA, anthropologie sociale, conditions de vie, tactiques, récits de vie, contraintes structurelles.
Sahara J Vol.2(1) 2005: 217-235