Déterminants de l’introduction du poisson dans l’alimentation des enfants âgés de 6-23 mois en milieu urbain au Burkina Faso

Abstract

L’accumulation du capital humain commence dès l’enfance à travers une alimentation adéquate. Pour les pays en développement généralement caractérisés par la malnutrition infantile, la consommation du poisson constitue une opportunité pour améliorer le statut nutritionnel des enfants de 6-23 mois. Cet article vise à identifier les déterminants de l’introduction du poisson dans l’alimentation du jeune enfant. Pour y parvenir, des données ont été collectées auprès de 360 ménages dans la ville de Bobo-Dioulasso à travers une enquête transversale. Les données ont été principalement analysées à l’aide d’un modèle Logit simple. Selon les résultats, 76,9% des mères interrogées ont déjà introduit le poisson dans l’alimentation de l’enfant tandis que 43,1% ont donné du poisson au cours des 24 dernières heures précédant l’enquête. Des facteurs tels que la dépense journalière du ménage en poisson, l’âge de la mère de l’enfant et d’autres déterminants ont été identifiés comme ayant un impact significatif sur la pratique alimentaire. Les résultats obtenus plaident en faveur d’une intensification des politiques de pêche par la promotion de ce sous secteur économique à travers des actions de renforcement des capacités techniques, opérationnelles et institutionnelles des acteurs de la pêche afin d’accroître l’offre nationale du poisson. En conclusion, l’étude permet de retenir que les interventions publiques de développement qui visent à améliorer les revenus des populations pauvres constituent des opportunités pour améliorer la consommation du poisson chez les jeunes enfants.

The accumulation of human capital begins in childhood with adequate nutrition. For developing countries characterized by childhood malnutrition, fish consumption represents an opportunity to improve the nutritional status of children aged 6-23 months. This article aims to identify the determinants of the introduction of fish to young’s children’s diets. To achieve this, data was collected from 360 households in Bobo-Dioulasso through a cross sectional survey. Data was essentially analyzed by using a simple Logit model. According to the results, 76.9% of the mothers interviewed had already introduced fish into their child’s diet while 43.1% gave fish during the last 24 hours preceding the survey. Factors such as daily household expenditure on fish, age of the child's mother and others determinants were identified as having a significant impact on feeding practice. The results argue for fishing policies intensification by promoting that economic sub-sector through actions which strengthen technical, operational and institutional capacities of fishing stakeholders in order to increase the national supply of fish. In conclusion, the study shows that public development interventions which aim to enhance poor population’s income represent opportunities to improve fish consumption among young children.