Prise en charge coeliochirurgicale des abcès annexiels en milieu africain : à propos de 52 cas au Gabon

Abstract

Nous avions pour objectif de démontrer la faisabilité du traitement coelioscopique  des abcès annexiels dans nos structures hospitalières avec corollaire une diminution du nombre de laparotomies, une amélioration du confort postopératoire et une réduction de la durée du séjour. C’est une étude rétrospective, descriptive et multi centrique sur 15 ans, réalisée dans trois structures hospitalières du Gabon sur les abcès annexiels pris en charge par coelioscopie. Une bi antibiothérapie à  large spectre était instaurée en per opératoire en attente des résultats  bactériologiques. La collecte des informations a été faite sur étude des dossiers. Cinquante-deux patientes avaient bénéficié d’un traitement endoscopique pour abcès annexiels. L’âge moyen était de 22 ans (extrêmes: 15-41 ans). La parité moyenne était de 3 (extrême : 3-6). Les douleurs pelviennes et la fièvre étaient présentes à 100 %. Les leucorrhées dans 57,7% (n=30). L’hyperleucocytose à polynucléaire neutrophile était observée dans 67,3 % (n =35). Une sérologie à chlamydiae ≥1/64 était présente chez 42 patientes (80,8 %). Une sérologie à VIH positive était détectée chez 4 patientes (7,7 %). La Protéine C Réactive (CRP) était élevée dans 94 ,2 % (n=49). Le streptocoque 17, 3 % (n=9), le Staphylococcus aureus 13,5 % (n=7) et Escherichia coli 26,9 % (n=14) étaient les germes les plus isolés.  L’échographie pelvienne révélait une masse hétérogène unilatérale dans 100 % cas. (n= 52). La coelioscopie initiale a retrouvé 39  pyosalpinx (75 %) ; 10 abcès ovariens (19,23 %) ; 2 abcès tubo ovariens (3,8 %) et 1 phlegmon du ligament large (1,9 %). Il a été réalisé 37 salpingotomies (71,15 %), 13 salpingectomies (25 %), une mise à plat du phlegmon du ligament large (1 ,9 %) et une annexectomie (1 ,9 %).Nous notons une reprise chirurgicale pour hémopéritoine de moyenne abondance et deux laparo conversions pour pelvis  adhérentiel. Un drainage était laissé en place dans 15 cas (29 %). La coelioscopie de contrôle était faite chez 15/52 patientes (28,8 %). Le taux de grossesse avec projet parental était de 20 % (3/15). La durée du séjour moyen a été de 3 jours. Le coût financier moyen d’une coelioscopie était évalué à hauteur de 150.000 F CFA avec des suites favorables.  Aucun décès n’a été noté. En somme, la prise en charge endoscopique des abcès annexiels est une approche chirurgicale  d’appoint. La coelioscopie de contrôle permet d’apprécier l’état tubaire et le pronostic ultérieur de fertilité. Cette prise en charge coelioscopique mérite d’être développée, afin de  trouver une place réelle dans notre contexte africain.

Mots Clés : Abcès annexiels, coeliochirurgie, Gabon.