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Analgésie multimodale post-opératoire en obstétrique: intérêt de l’infiltration de la plaie opératoire
Abstract
La douleur post-opératoire est une douleur prévisible, intense et attendue au décours d’une intervention chirurgicale. La douleur post-opératoire après césarienne est d’intensité forte et maximale les 48 premières heures. L’infiltration de la plaie opératoire est une technique ancienne et simple de réalisation. Le but du travail était d’évaluer l’efficience de l’infiltration pariétale de ropivacaïne dans l’analgésie multimodale au cours de la césarienne. Il s’agissait d’une étude comparative qui s’est déroulée sur une période de cinq mois à l’Hôpital Gynéco-Obstétrique et Pédiatrique de Yaoundé. Etaient inclues dans l’étude, les parturientes opérées pour césarienne sous anesthésie générale. Elles étaient réparties en deux groupes dont un groupe contrôle qui recevait l’association paracétamol -kétoprofène-tramadol et un groupe ropivacaïne qui recevait en plus des antalgiques suscités une infiltration de la plaie opératoire par la ropivacaïne 0,75%. Les variables étudiées étaient les données démographiques, les scores de douleur au repos, à la mobilisation et à l’effort de toux, la durée de l’analgésie au niveau de la plaie opératoire, les besoins en morphine dans chaque groupe, la satisfaction des patientes et le coût de l’infiltration.
Au final, soixante patientes réparties en deux groupes étaient inclues dans notre étude. Les deux groupes étaient statistiquement comparables au niveau de leurs caractéristiques démographiques. Au repos, nous ne retrouvions pas de différence significative au niveau des scores de douleur entre les deux groupes. À la mobilisation, la différence entre les scores de douleur était statistiquement significative de la première à la seizième heure dans le groupe ropivacaïne par rapport au groupe contrôle (P < 0,018). À l’effort de toux, la différence entre les scores de douleur étaient statistiquement significative de la première à la douzième
heure (P= 0,014). La durée moyenne de l’analgésie au niveau de la plaie opératoire était de 11,3 ± 6,5 heures. À la mobilisation et à l’effort de toux, les durées d’action moyenne étaient respectivement de 6,5 ± 3,01 heures et de 6,6 ± 3,3 heures. Les besoins en morphine étaient plus importants dans le groupe contrôle par rapport au groupe ropivacaïne (OR 6, P = 0,007). Les scores de satisfaction étaient excellents dans le groupe ropivacaïne par rapport au groupe contrôle. Le coût de la technique était un peu élevé du fait de l’indisponibilité de la ropivacaïne.
Pour conclure, l’infiltration de la plaie opératoire par la ropivacaïne peut être intégrée dans une stratégie d’analgésie multimodale après la césarienne sous anesthésie générale.
Mot clés: Analgésie multimodale, infiltration pariétale, césarienne, ropivacaïne 0,75%.
English Abstract
Postoperative pain it is a predictable pain, intense and expected during the course of a surgery. Pain after a cesarean section is intense and maximal the first 48 hours. The infiltration of the surgical wound after a cesarean section is an old and simple technique. The aim of our study was to assess the efficiency of the parietal infiltration of ropivacaïne in multimodal analgesia during cesarean section surgery. It was comparative study which was conducted over five month period at the Yaounde Gynaeco- Obstetric and Pediatric Hospital. The study population was divided into two groups of 30 parturient up for a caesarean section surgery under general anesthesia. The first group was given a combination of drugs made from paracetamol-ketoprofen-tramadol. The second group received in addition to all the above drugs mentioned a wound infiltration with ropivacaïne 0.75%. Sixty patients were divided into two groups for the purpose of this study. The two groups were statistically comparable in terms of their demographic characteristics. At rest, we do not find a significant difference in pain scores between the two groups, pain scores were moderate. At mobilization, the difference between the pain scores was statistically significant from the first to the sixteenth hour in the ropivacaïne compared with the control group (P <0.018) group. At the coughing test, the difference between the pain scores were statistically significant from the first to the twelfth hour (P= 0.014). The average duration of analgesia at the surgical wound was 11.3±6.5 hours. During mobilization and at the coughing test, the average action duration was 6.5±3.01 hours and 6.6±3.3 hours. Morphine requirements were greater in the control group compared to the ropivacaïne group (OR 6, P=0.007). Satisfaction scores were excellent in the ropivacaïne group compared with the control group. The cost of this technique is a little high because of the unavailability of ropivacaïne on the local market. To conclude, infiltration of the surgical wound with ropivacaïne can be integrated into a strategy of multimodal analgesia after a cesarean section under general anesthesia.
Keywords: Multimodal analgesia, parietal infiltration, cesarean section, ropivacaïne 0.75%, postoperative pain