Plaies colo-rectales compliquant les avortements provoqués clandestins.

Abstract

Cette étude visait à rapporter notre expérience de la prise en charge diagnostique et thérapeutique des plaies colo-rectales au cours des avortements provoqués clandestins. Il s’agissait d’une étude rétrospective de patientes prises en charge pour une plaie colique ou rectale consécutive à une manoeuvre abortive. Elle a eu pour cadre les services de chirurgie générale et digestive des CHU de Cocody (Abidjan) et de Bouaké de janvier 1996 à juin 2014. Vingt-cinq (25) dossiers ont été retenus. Il s’agissait de 22 plaies coliques et de 3 plaies rectales. L’âge moyen était de 22,7 ans (extrêmes 16 et 40 ans). Le délai moyen de consultation était de 3,5 jours (extrêmes 6 heures et 7 jours). Toutes les patientes avaient été admises dans un tableau de péritonite. La laparotomie a révélé des plaies coliques ou rectales, toutes associées à des lésions utérines. Les plaies rectales étaient toutes classées grade IV. Les plaies coliques étaient classées grade II (n = 14), grade III (n = 4), grade IV (n = 3) et grade V (n = 1). Toutes les plaies rectales ont été traitées en deux temps. Quant aux plaies coliques, elles ont été traitées en un temps chez 4 patientes et en deux temps chez 18 patientes. Le traitement des lésions associées était une hystérorraphie (n = 16), une hystérectomie (n = 9), une annexectomie (n = 2) et une cystorraphie (n = 1). Cinq patientes sont décédées (mortalité 20%). Les lésions colo-rectales au cours des avortements provoqués sont graves. La prévention de ces lésions digestives est celle des avortements provoqués et surtout celle des grossesses non désirées par le biais de l’éducation sexuelle et une meilleure accessibilité aux méthodes contraceptives.

Mots-clés : plaies colorectales, avortement