Main Article Content
La tumeur de Buschke-Löwenstein
Abstract
La tumeur de Buschke-Löwenstein (TBL) ou condylome acuminé géant(CAG) est une prolifération pseudo-épithéliomateuse appartenant au groupe des carcinomes verruqueux. Sa première description remonte à 1896. C´est en 1925 que Buschke et Löwenstein en ont fait une entité caractérisée. Elle est d´origine virale (HPV), de transmission sexuelle atteignant surtout les zones ano-génitales. Elle est caractérisée par son potentiel dégénératif et son caractère récidivant après traitement. La TBL est une affection relativement rare et toujours précédée de condylomes acuminés, son incidence annuelle semble être de 0,1% parmi la population adulte active sexuellement. Elle survient à tout âge après la puberté et prédomine entre les 4e et 6e décennies. L´infection peut atteindre les deux sexes, elle se voit fréquemment chez le sexe masculin. Le développement, la persistance et les récidives des condylomes dépendent largement du statut immunitaire de l´hôte. L´immunodépression, l´inflammation chronique, le manque d´hygiène et l´infection à VIH semblent être des facteurs de risque de cette affection. L´implication du papillomavirus et en particulier de ses sérotypes l´HPV 6 et 11 est admise dans la genèse de la TBL. Sa prévention est impérative basée sur le traitement des condylomes acuminés et la lutte contre les maladies sexuellement transmissibles. Le traitement doit être précoce, il est essentiellement chirurgical nécessitant une large exérèse. Nous rapportons le cas d´un patient âgé de 55 ans, ayant comme antécédent une notion de vagabondage sexuel et des urétrites à répétition, qui consulte pour une tumeur pénienne évoluant depuis 8 ans. L´examen clinique notait la présence plusieurs lésions tumorales infiltrées, papillomateuses en chou-fleur intéressant la racine et la face ventrale de la verge, fétides et indolores. Les aires ganglionnaires étaient libres. Les sérologies VIH, syphilitique et des hépatites B et C étaient négatives. Le traitement a consisté en une exérèse chirurgicale avec un recouvrement cutané par la peau adjacente. L´examen histologique de la pièce d´exérèse a retrouvé une importante hyperplasie papillomateuse de l´épiderme et quelques koïlocytes en faveur d´un condylome géant. Après 2 ans de recul nous n´avons pas constaté de récidive.