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Infection à VIH-2 au Sénégal: échecs virologiques et résistances aux antirétroviraux (ARV)
Abstract
Introduction: le VIH-2, endémique en Afrique de l'Ouest, est naturellement résistant aux inhibiteurs non nucléosidiques de la rétro transcriptase
(INNRTI), ce qui rend difficile la prise en charge dans les pays en développement. L’objectif ici était de déterminer la prévalence de l'échec virologique
au 12éme et 24éme mois (M12 et M24) de traitement antirétroviral de première ligne chez les patients infectés par le VIH-2 et d'en décrire les résistances
génotypiques associées. Méthodes: il s'agit d'une étude descriptive longitudinale et prospective, durant la période de novembre 2005 à juin 2017.
L'échec virologique a été défini comme toute charge virale supérieure à 50 copies/ml après 6 mois de traitement ARV à deux reprises. La recherche
de mutations de résistance a été réalisée dans les régions codantes de la protéase et de la transcriptase inverse. Résultats: au total 110 patients
ont été colligés, d'âge médian de 46 ans (Extrêmes 18-67) avec un ratio F/H de 2,54. À l'inclusion, la charge virale était détectable dans 44% des
cas avec une médiane de 935cp/ml (Extrêmes 17-144038). Le schéma antirétroviral associait 2 INTI à 1IP dans 94% des cas. La durée médiane de
suivi était estimée à 1200 jours (Extrêmes 1-3840). 94 puis 76 patients ont respectivement complété leur bilan à M12 et M24. Au suivi M24, 39
patients étaient en échec virologique soit une prévalence de 39% estimée à 33% à M12 et 11% à M24. 45% des patients avaient des résistances
aux inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse (INTI), 41% des résistances aux IP et 30% des multi résistances aux INTI et IP.
Conclusion: il est impératif de rendre accessible les nouvelles classes thérapeutiques pour le traitement de sauvetage des patients infectés par le
VIH-2 dans les pays à ressources limitées.