Main Article Content
Exposition au mercure et état de santé des médecins dentistes de deux régions du centre du Maroc: enquête transversale descriptive
Abstract
Introduction: l´exposition au mercure est un problème de santé publique mondialement reconnu. Si les intoxications aiguës ou subaiguës par ce métal font l´objet d´un consensus diagnostique, l´impact d´une exposition chronique à de faibles doses est encore sujet à débat. En dentisterie, le mercure est utilisé pour la réalisation des amalgames dentaires. De ce fait, les professionnels de la médecine dentaire et spécialement des médecins dentistes représentent une population exposée à ce facteur de risque. Dans ce contexte, une enquête épidémiologique descriptive, transversale et exhaustive a été réalisée afin d´évaluer cette exposition chez les médecins dentistes dans deux régions du centre du Maroc. Parallèlement, leur état de santé globale a été relevé afin de juger de la pertinence d´une enquête étiologique ultérieure pour étudier l´impact probable de l´exposition à ce facteur de risque.
Méthodes: la présente étude a été réalisée par le biais d´un questionnaire auto-renseigné par les participants. L´exposition professionnelle des médecins dentistes a été évaluée en déterminant la fréquence d´utilisation de l´amalgame dentaire. Les différentes sources de mercure qui modulent la pollution de fond ou qui provoquent des pics d´exposition et qui sont en rapport avec l´environnement ou les habitudes du travail ont aussi été étudiés. Les sources d´exposition non professionnelle prises en compte sont le tabagisme, la vaccination, la consommation de poisson et la présence des amalgames dentaire en bouche. Enfin, l´état de santé des praticiens recrutés dans l´étude a été sondé globalement en se basant sur leurs déclarations.
Résultats: Cent quatre vingt douze (192) médecins dentistes ont été recrutés dans cette étude. Parmi lesquels, 76,04% déclarent utiliser l´amalgame dans leur pratique avec une fréquence variable. De plus, plusieurs sources de surexposition en rapport avec les conditions ou les habitudes du travail ont été mises en évidence. La principale source d´exposition non professionnelle dans notre population est en rapport avec la présence des amalgames dentaires en bouche (63,45%). Les plaintes sanitaires exprimées par les participants concernaient en chef de file les problèmes neuropsychologiques et ce chez 46,35% de la population. En prenant en compte la neurotoxicité reconnue du mercure, une étude étiologique s´avère parfaitement justifiable dans notre contexte.
Conclusion: l´exposition au mercure chez les médecins dentistes des régions étudiées est réelle. Des mesures de prévention sont à promouvoir. La réalisation d´une recherche étiologique pour juger l´impact de cette exposition est parfaitement indiquée.