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Manifestations thromboemboliques chez 36 patients Ouest Africains infectés par le VIH
Abstract
Chez les patients infectés par le VIH, la maladie thromboembolique est une complication dont le risque est accru. En Côte d'Ivoire, dans le service
de référence de prise en charge médicale des personnes atteintes du VIH/SIDA, aucune étude n'a été menée sur la question. L'objectif de notre
étude est de décrire les manifestations thromboemboliques colligées dans le Service des Maladies Infectieuses et Tropicales (SMIT) chez les patients
infectés par le VIH, traités ou non par les antirétroviraux. Il s'est agi d'une étude rétrospective des dossiers de patients infectés par le VIH, hospitalisés,
et présentant une thrombose veineuse profonde (TVP), artérielle et/ou une embolie pulmonaire de la période de janvier 2005 à juillet 2015. Le
diagnostic a été posé par l'écho-Doppler des vaisseaux et/ou l'angioscanner thoracique. L'analyse a porté sur les aspects diagnostiques,
thérapeutiques et évolutifs. Les dossiers de 36 patients dont 23 femmes (64%), sex-ratio H/F à 0,57, et âge moyen de 43±12 ans ont été retenus.
Les thromboses veineuses profondes (TVP) ont été retrouvées chez 26 (72,2%) patients, des embolies pulmonaires (EP) chez neuf (25%) patients,
une thrombose artérielle chez un patient (2,8%). La TVP était unilatérale dans 81% des cas et plus située à gauche (77%). L'EP était unilatérale et
à droite dans 100% des cas et la thrombose artérielle était bilatérale dans 2,7% des cas. Chez les patients atteints de TVP, la veine fémorale (39%)
et la veine poplitée (35%) étaient les sièges plus fréquents de thrombose. L'EP concernait les artères pulmonaires dans 77,8% des cas et la thrombose
artérielle concernait les carotides internes gauche et droite. La majorité des patients était sous traitement antirétroviral (69%). Les infections
opportunistes fréquemment associées étaient les candidoses orales (31%) et la tuberculose (33%). L'évolution a été marquée par neuf décès (25%).
Cette étude rapporte une fréquence élevée des TVP au cours de l'infection à VIH. D'autres études s'avèrent nécessaires pour mieux appréhender le
rôle du VIH dans la survenue de la maladie thromboembolique.