Main Article Content
Réparation juridique en dommage corporel de l’insuffisance antéhypophysaire post-traumatique
Abstract
L'insuffisance antéhypophysaire post-traumatique (IAHPT) est une pathologie exceptionnelle mais de réalité certaine résultant des lésions ischémiques lors des traumatismes crâniens (TC) sévères. L'objectif est de préciser à partir d'une étude de cas les critères d'imputabilité de l'IAHPT suite au (TC) ainsi que les spécificités relatifs à sa réparation juridique. C'est une étude médico-légale d'un cas d'IAHPT, diagnostiqué et suivi au service d'endocrinologie et de médecine légale du CHU de Sousse (Tunisie). Il s'agit d'une femme âgée de 45 ans, sans antécédents pathologiques (6 gestes, 4 parités et 2 avortements) ayant un cycle menstruel régulier, sans notion d'accouchement hémorragique, qui a été victime d'un accident de la voie publique (piétonne, heurtée puis renversée par une voiture) occasionnant un TC avec point d'impact occipital sans perte de connaissance initiale; ayant présenté trois ans après l'accident, une hypothyroïdie. L'exploration hormonale rapporte l'atteinte de tous les autres axes. L'exploration neuroradiologique retrouve une intégrité de l'hypophyse et de la tige. Le diagnostic définitif est l'IAHPT. L'expertise médicale (faite 4 ans après l'accident) a conclue à l'imputabilité de l'IAHPT à l'accident. Le taux d'incapacité partielle permanente IIP en droit commun a été évalué à 25%. L'IAHPT est un diagnostic d'élimination. L'évaluation du dommage corporel doit tenir compte des symptômes résiduels, contraintes thérapeutiques et répercussions sur l'activité quotidienne et professionnelle. L'évolution sous hormonothérapie de substitution est souvent favorable, cependant, elle peut être émaillée de complications, d'où l'obligation d'établir des réserves préservant ainsi le droit du patient à une nouvelle révision.