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La manucure et la pédicure dans la ville de Ouagadougou (Burkina Faso): pratiques et risques
Abstract
La manucure-pédicure est l'ensemble des soins esthétiques des mains, des pieds et des ongles. Au Burkina Faso, l’usage des produits de manucure-pédicure, les techniques utilisées ainsi que les risques encourus restent méconnus. L’objectif de notre étude était d’évaluer la pratique de la manucure-pédicure dans la ville de Ouagadougou. Nous avons mené une étude transversale descriptive de décembre 2010 à novembre 2012 incluant tout les praticiens ayant au moins six mois d’expérience dans l’activité et les clients présents sur les lieux au moment de l’enquête. Nous avons interrogé au total 313 praticiens et 313 clients. L’âge moyen des praticiens était de 19 ans et celui des clients de 32,2 ans. Les praticiens fixes étaient en majorité des femmes (96,87%), ceux mobiles surtout des hommes (68,37%), et 64,53% des clients étaient des femmes. Le pourcentage de praticiens n’ayant pas reçu de formation professionnelle était de 93,92%. 29,7% des praticiens faisaient tremper les instruments pendant au moins dix minutes dans de l’eau de javel ; 75,71% savaient que l’utilisation de certains outils étaient dangereux et 26,51% étaient avaient présenté des effets secondaires. Parmi les clients, 40,25% savaient que le matériel utilisé comportait des risques et 30,35% avaient été victimes d’accidents. Les soins de manucure et de pédicure se font dans les salons de coiffure par des coiffeuses non formées à l’exercice de la profession La provenance et la composition des produits n’est pas connues. Des produits non recommandés sont utilisés (shampooing pour trempage des pieds, lame de rasoir et ciseaux pour raclage des pieds). Le recours à la manucure et/ou pédicure est parfois nécessaire mais cela ne doit pas faire perdre de vue les risques encourus. Une sensibilisation des clients et une formation des praticiens semblent nécessaires pour minimiser les risques.
The Pan African Medical Journal 2016;24
The Pan African Medical Journal 2016;24