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Prise en charge des traumatismes graves du rein
Abstract
Les traumatismes graves du rein de grade III, IV et V selon la classification de l’Amercan Society for Surgery For Trauma (ASST) sont plus rares et se retrouvent dans 5 % des cas en moyenne. Leur prise en charge est souvent délicate, nécessitant alors des centres expérimentés dotés de moyen adéquats d’imagerie (scanner spiralé). Cependant, durant ces dernières années, la prise en charge de ces traumatismes a évolué vers une attitude de moins en moins chirurgicale grâce à l’évolution des techniques de la radiologie interventionnelle, de l’endourologie et des moyens de surveillance aux urgences et de réanimation. L’objectif de cette étude est d’évaluer notre expérience dans la prise en charge des traumatismes rénaux de haut grade. Notre étude rétrospective porte sur 25 cas de traumatismes grave du rein de grade III, IV et V selon la classification de l’ASST, colligés entre Janvier 2002 et Juin 2009 au service d’urologie du centre Hospitalier Universitaire Mohammed VI, Université Cadi Ayyad de Marrakech, Maroc. Nous avons étudié les données épidémiologiques, les signes cliniques et biologiques à l’admission (état de choc hémorragique, taux d’hémoglobine), les données radiologiques (échographie et scanner), les lésions associées, la prise en charge thérapeutique et les complications. L’âge moyen de nos patients était de 24,9 ans 15 et 58 ans, avec une prédominance masculine (sex-ratio = 7, 3). Le rein droit était intéressé dans 15 cas (60%). Le traumatisme rénal était fermé dans 15 cas, et ouvert par arme blanche dans 10 cas. Huit patients se sont présentés en état de choc hémorragique (32%). Une anémie inférieur à 10g /100ml a été observée dans 10 cas (40%). L’uroscanner fait systématiquement à l’admission a retrouvé un grade III (10 cas), grade IV (13 cas) et grade V (2 cas). La prise en charge a consisté en une exploration chirurgicale avec néphrectomie chez 2 cas de Grade IV pour une instabilité hémodynamique. Une surveillance active clinique, biologique, et radiologique a été préconisée dans 23 cas (92%). Le scanner de contrôle fait à J7, a objectivé une stabilisation des lésions dans 17 cas et la constitution d’un urinome dans 2 cas drainé par sonde double J. Une néphrectomie d’hémostase était nécessaire dans 4 cas de grade IV (3 cas) et de grade V (1 cas). Un patient est décédé à J2 d’un traumatisme ouvert grade IV suite à une hémorragie foudroyante. La durée moyenne d’hospitalisation était de 17 jours (6-75 jours). A travers notre étude, on conforte l’attitude conservatrice recommandée actuellement dans la prise en charge de la plupart des traumatismes graves du rein en l’absence d’une instabilité hémodynamique, grâce aux mesures de réanimation correcte, une surveillance rapprochée du patient et le recours aux moyens endoscopiques de drainage des voies excrétrices. Grace à cette attitude la plupart de nos patients (76%) on conservé leur unités rénales, extrêmement précieuses en particulier pour les patients sujets à la dégradation ultérieure de leur fonction rénale, leur permettant ainsi d’éviter de tomber dans l’hémodialyse ou de rentrer dans des programmes de greffe rénale.