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La responsabilité de l'Etat congolais face aux conflits de succession au sein des églises de Réveil à Kinshasa


José Khenda Ginyongo

Abstract

« En République Démocratique du Congo, il n’y a pas de religion d’Etat. Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion… » (Article 46 de la loi n° 004/2001 du 20 juillet 2001). Théoriquement, cela signifie que les églises ne fonctionnent pas comme des entités autonomes et isolées au sein de l’Etat. Leur existence et l’exercice de leurs activités sont encadrés par les pouvoirs publics.


Cependant, on observe que la gestion de nombreuses églises s’apparente davantage à celle d’entreprises familiales ou de royaumes, où l’acquisition du pouvoir par héritage reste la norme. Le père, fatigué ou décédé, est remplacé par le fils, souvent à travers un processus de cooptation : le successeur est désigné par le prédécesseur. Cette méthode suscite fréquemment des conflits entre les pasteurs prétendants à la succession et d’autres fidèles de l’église qui rejettent cette manière de transmettre le pouvoir. Ces désaccords divisent la communauté en deux camps opposés.


Par ailleurs, il apparait que de nombreuses églises manquent d’une véritable institutionnalisation et évoluent sans textes clairs. Lorsque des textes existent, ils se limitent souvent à être une façade, dissimulant des pratiques autoritaires. Le fondateur ou le pasteur responsable impose son autorité de manière arbitraire, et les fidèles, même réticents, se trouvent contraints de se plier hypocritement à sa volonté. L’Etat semble souvent se désintéresser de ces turbulences, ignorant qu’aucun phénomène social, même religieux, n’échappe totalement à la sphère politique.


Ce texte met en lumière la responsabilité de l’Etat face aux conflits liés à la succession au sein des églises et propose des solutions adaptées pour renforcer le rôle d’un Etat responsable.


Summary


« In the Democratic Republic of Congo, there is no state religion. Everyone has the right to freedom of thought, conscience, and religion… » (Article 46 of Law No. 004/2001 of July 20, 2001). This theoretically implies that churches do not operate as independent entities within the state but are subject to regulation by public authorities.


However, the management of many churches resembles that of family businesses or monarchies, where power is typically transferred through inheritance. A fatigued or deceased leader is often succeeded by a son, typically through cooptation: the predecessor designates the successor. This practice frequently gives rise to conflicts among aspiring pastors and other members of the church who oppose this method of power transfer, leading to the formation of rival factions.


Additionally, many churches lack robust institutional frameworks, often operating without formal governing texts. When such texts do exist, they frequently serve only as a superficial cover for deeper issues. The founder or the pastor in charge typically exerts authoritarian control, compelling the faithful—even those who are skeptical—to follow him under duress or pretense.


The state often remains disengaged from these disputes, seemingly unaware that no phenomenon is entirely apolitical and that all matters can potentially have political implications. This text underscores the responsibility of the state in addressing conflicts related to succession within churches and offers recommendations for fostering a more accountable governance framework.


Journal Identifiers


eISSN: 2666-6782
print ISSN: 2665-9875