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Masculinité positive et construction identitaire : malaise dans la tradition
Abstract
It challenges mentalities in order to create new directions in the experiences of communities, which currently arouses a lot of passion. In the past, scientists were concerned with analyzing the condition of women to harmonize views on the perception of relationships between men and women. Today, attention is focused on the relational situation of men in relation to women, a situation that was once criticized by proponents of the Gender approach.
While condemning the conditions of women as degrading, positive masculinity is this new approach that advocates for shared responsibility and mutual commitment of men towards women. However, considering economic and sociocultural issues, there is a concern about men appropriating advantages that were once the prerogative of women. It is essential to question where the line of demarcation lies between gender (the masculine and feminine unity for a desirable partnership) and positive masculinity, which is based on sharing responsibilities for a concerted vision towards inclusive participation, defining the status and identity of men and women.
Unfortunately, the development context of these concepts still does not correspond to the experiences of our communities deeply rooted in tradition as a source of heritage values. Also, if these positively conceived and experienced systems elsewhere prove to be non-compliant with our societal practices, the scientifically rigid discourse on epistemological aspects will only provide a solution when considering contextual (cultural) requirements. Although embedded in the egalitarian dream, positive masculinity as extolled today undermines the lived experiences of our traditions because if appropriation precedes our reflections, there is a risk of dismantling traditional masculinity. In this regard, we must draw on our cultural heritage, including indigenous knowledge (in harmony with contemporary/exogenous knowledge), which is the source of our identity.
In this perspective, could the adoption of new practices be a rejection of masculine values in favor of idealizing feminine values? Indeed, it is opportune to question masculine identity in relation to the creative dimensions of social habits, as tradition has provided structures for the upbringing of young girls and boys into adulthood.
Indeed, gender, associated with the sexually defined role (Mead, 1949), has already defined gender identity in relation to the status of men and women. Also, in our case, positive masculinity can be understood in our renovated structures, particularly through initiation rites.
Résumé
La masculinité est un concept qui va de soi dans la compréhension des valeurs liées à la condition masculine. Elle bouscule les mentalités en vue de créer de nouvelles orientations dans le vécu des communautés, ce qui, du reste, suscite actuellement beaucoup de passion. Hier, les scientifiques avaient pour préoccupation l’analyse de la condition de la femme pour l’harmonisation des vues sur la perception des relations entre homme et femme. Aujourd’hui, l’attention est focalisée sur la situation relationnelle de l’homme vis-à-vis de la femme, situation autrefois décriée par les tenants de l’approche Genre.
Bien que fustigeant les conditions de la femme, jugées dégradantes, la masculinité positive reste cette nouvelle approche qui prône la coresponsabilité et l’engagement mutuel de l’homme à l’égard de la femme. Cependant, au regard des enjeux économiques et socioculturels, l’appropriation par l’homme des avantages qui jadis furent l’apanage féminin. Il sied de se demander où se trouverait la ligne de démarcation entre le genre (unité masculine et féminine pour un partenariat souhaitable) et la masculinité positive qui repose sur le partage des charges pour une vision concertée en vue de la participation inclusive définissant le statut et l’identité de l’homme et de la femme.
Malheureusement, le contexte du développement de ces concepts ne correspond toujours pas au vécu de nos communautés qui s’enracinent dans la tradition comme source des valeurs patrimoniales. Aussi, si ces systèmes pensés et vécus positivement ailleurs se révèlent non conformes quant à nos pratiques sociétales, le discours scientifique figé sur les aspects épistémologiques n’apportera de solution que dans l’appréciation qui tient compte des exigences contextuelles (culturelles). Car, bien qu’inscrits dans le rêve égalitaire, la masculinité positive telle que vantée aujourd’hui met à mal le vécu de nos traditions par le fait que si l’appropriation précède nos réflexions, il y aura risque de démanteler la masculinité traditionnelle. À cet effet, il faudra puiser dans notre patrimoine culturel les savoirs endogènes (en harmonie avec les savoirs contemporains/exogènes), sources de notre identité.
Dans cette perspective, l’adoption des nouvelles pratiques ne serait-elle pas un rejet des valeurs masculines en vue de l’idéalisation des valeurs féminines ? En effet, il est opportun de s’interroger sur l’identité masculine au regard des dimensions créatrices des mœurs par le fait que la tradition a prévu des structures pour la formation des jeunes filles et garçons à la vie d’adulte.
En effet, le genre, associé au rôle sexué (Mead, 1949), a déjà défini l’identité du genre en rapport avec le statut de l’homme et de la femme. Aussi, en ce qui nous concerne, la masculinité positive peut être appréhendée dans nos structures rénovées, notamment à travers les rites d’initiation.