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«Les mamans bipupola» et survie des ménages à Kinshasa
Abstract
La crise économique qui sévit en République Démocratique du Congo a poussé la population à la débrouillardise pour s’adapter tant soit peu à la situation du moment. C’est le cas de l’émergence des « bipupola ». On appelle « bipupola », les personnes qui, sur les marchés, lorsque deux ou trois personnes achètent ensemble un sac de vivres (maïs, de manioc, Niébé1 ou des braises se présentent pour partager ces produits entre les acheteurs d’une manière équitable. Les « bipupola » sont généralement les femmes. Et comme récompense de leur acte, elles bénéficieront des déchets ou d’un dixième des produits partagés. Ces femmes circulent dans les marchés tout au long des journées, à la recherche des opportunités de partage. Ce faisant, elles obtiennent quelques provisions qui permettent de subvenir aux besoins primaires du ménage. Cette pratique tend à se propager partout dans les marchés de Kinshasa. Là où on vend des produits de première nécessité. En partant du cas de maman bipupola au petit marché BINSAKU dans la commune de Kimbanseke à Kinshasa, cet article veut montrer comment les Congolais, confrontés à la pauvreté, se saisissent des différentes occasions qui se présentent pour se créer un métier. Il s’agit des activités de débrouillardise, que les observateurs des milieux urbains classent sous le nom de l’économie informelle. Bien que de fortune, les activités des bipupola pallient aux difficultés qu’éprouvent des nombreux ménages. Et certaines femmes bipupola sont allées loin, au point de faire des petites économies leur permettant l’achat des terrains vides pour la construction de leurs maisons d’habitation.