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La gouvernance urbaine et l’échec d’une ville homogène : les faits en terme d’accès au service de base, le cas de l’eau dans la ville de Lomé au Togo,


VK Kpongbegna

Abstract

Devant l’évolution rapide de la population urbaine et les complexités structurelles et organisationnelles qui en découlent, la non maitrise de l’espace de communication entre les acteurs urbains conduit souvent à réduire l’ambition d’une ville homogène et créer de ce fait un paysage urbain dual surtout pour les services de base en réseau comme l’eau. Les villes se présentent comme des territoires sans direction de commandement où chaque acteur construit ses intérêts et développe des réseaux pour les sauvegarder. A Lomé, la construction du consensus autour des projets de la ville se trouve de plus en plus inhibé par l’autonomisation des acteurs, des groupes de populations qui s’accrochent de plus de plus á leurs intérêts et chacun trouve une solution à ses problèmes légalisant la ville à plusieurs vitesses. Le territoire de l’eau est très souvent atteint, partagé entre le réseau considéré comme moyen moderne, relativement bien encadré, accessible pour certains groupes sociaux, tandis qu’une bonne partie de la population est liée á des solutions palliatives : forage, vente d’eau colporteur, etc. Ces modes mal intégrés dans l’architecture institutionnelle ne bénéficient pas du consensus non seulement au niveau des acteurs du secteur mais encore entre les acteurs urbains. Evoquer la gouvernance des services d’eau, c’est non seulement reconnaître leur existence, les intégrer dans la réflexion et, ce faisant, rendre possible la mise en place d’une ingénierie institutionnelle qui jouera un rôle dans la filière, mais encore amener tous les acteurs urbains notamment, les régimes gestionnaires de l’état, les ONG, les élus, les privés à participer à la création d’un espace de communication permettant une vision consensuelle des programmes. Solutions techniques, dispositions organisationnelles, maitrise de l’espace urbain physique et réadaptation de l’architecture institutionnelle doivent être des leviers sur lesquels doit s’appuyer la gouvernance de l’eau, pour relever trois principaux défis : la croissance démographique, la pauvreté qui s’urbanise rapidement ces dernières années, la raréfaction des sources de financement public, endogènes et extérieures.
Mots clés : Gouvernance urbaine, accès à l’eau, acteurs urbains,  in-gouvernabilité, Lomé

With rapid growth of the global urban population and the various structural and organizational complications it engenders, failure to control the space of communication among diverse urban actors can obscure the vision of a homogenous city, particularly with regard to basic services, such as water. The result tends to be a dual urban landscape, in which different actors pursue their own interests and develop their own networks. In the case of Lome, consensus building around urban planning projects is increasingly impeded by an atomization of local actors; with different groups clinging ever more tightly to their own interests and seeking to resolve their own problems within a two-track system of urban legalization. The water sector is affected by this process, with a fairly modern network accessible to some social groups, and much of the population left with such palliative solutions as hand pumps and informal water venders (solutions that are poorly integrated into formal systems and lacking in consensus, both within the sector and among the larger group of urban stakeholders). To speak of governance in water service within this context is first of all to recognize its existence, to bring it into the public debate, and thereby to make possible the creation of institutions that could play a connecting role. Yet it is also to encourage urban stakeholders, state agencies, NGOs, elected officials, and the private sector to actively participate in the construction of a space of communication in which to seek a shared vision on these common issues. Technical solutions, organizational measures, control of the physical urban space, and modification of existing institutional arrangements are the critical tools at the government disposal in confronting the three main challenges of population growth, the urbanization of poverty, and the shrinking of public financing; both domestic and international.

 


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eISSN: 2413-354X
print ISSN: 1727-8651