Representations sociales des fentes labio-palatines au Mali Social representations of lip and palate clefts in Malian people

Abstract

L’objectif de ce travail était d’étudier les représentations sociales des fentes labio-alvéolo-palatines au Mali.
Il s’agissait d’une étude transversale descriptive menée de Mars 2020 à février 2021 dans 3 hôpitaux du Mali et a concerné 60 enfants porteurs de fentes labio-palatines et leurs mères.
L’âge moyen des patients était de 7 ans 8 mois +/- 5,85. Le sexe masculin a représenté 68% des cas avec un sex-ratio de 2,15. La fente labio-alvéolo-narinaire unilatérale a été la plus rencontrée avec 55% des cas. Les réponses données par les enquêtées quant à la cause de la malformation étaient : fatalité (83,3%), sort (8,3%), toxoplasmose « tonsognimi » en langue Bambara (5%), maladie sexuellement transmissible (1,7%) et malédiction (1,7%). Le recours à la consultation d’un tradipraticien pour connaitre la cause de la malformation a été l’attitude en premier lieu chez 11,7% des mères et pour celles-ci, le traitement de la malformation relevait du pouvoir du tradipraticien. Le sentiment de responsabilité dans la survenue des malformations avait été affirmé par 39,4 % des mères enquêtées. Par crainte de revivre la même expérience, elles avaient souhaité ne plus avoir un enfant.
Les causes des fentes labio-palatines sont souvent recherchées dans le domaine du surnaturel d’où le recours aux tradipraticiens en premier lieu.

The objective of this work was to understand the social representations of lip and palate clefts (LPC) in Malian setting.
In Mali, a descriptive cross-sectional study was carried out from March 2020 to February 2021 and has concerned mothers of patients suffered from LPC. The study involved mothers who agreed to participate in. The sample was consisted of 60 cases.
The mean age of patients was 7 years and 8 months +/- 5.85. The male sex represented 68% of cases. A unilateral labial-alveolar-nasal cleft was the most common in 55% of cases. Mothers’ answers to the cause of the malformation were: fatality (83.3%), fate (8.3%), toxoplasmosis “tonsognimi” in Bambara language (5%), sexually transmitted disease (1.7%) and curse (1.7%). In 11.7% of mothers, a traditional healer consultation was the first attitude to find out the cause of the malformation and for them, the treatment of the malformation fell
within the power of the traditional healer. The feeling of responsibility for malformation occurrence has claimed by 39.4% of mothers. For fear of reliving the same experience, they’d wished not to have a child afterwards.
The causes of LPC are often sought in the field of the supernatural. These causes
motivate the use of traditional healers in the first instance.