Main Article Content
La littérature engagée et le romancier antillais de l’extérieur Literature, commitment and the Caribbean novelist in the diaspora
Abstract
La littérature antillaise, comme on la connaît, est notamment une littérature de lutte, de protestation et d’affirmation de soi. Cette littérature se veut un domaine fiable où les injustices commises contre l’homme noir antillais peuvent être corrigées. Voilà pourquoi on a eu l’époque par excellence d’Aimé Césaire, de Léon Gontran Damas, d’Édouard Glissant et de Joseph Zobel pour ne mentionner que ceux-là. Ces écrivains ont, chacun à sa manière, lutté pour l’affirmation et pour la restauration de la dignité de l’homme antillais dans le monde. La tâche majeure à l’époque c’était de faire de sorte que leurs concitoyens acquièrent la prise de conscience requise pour la libération. Malheureusement, depuis Césaire, Damas et Glissant, on s’aperçoit d’une nouvelle forme d’engagement dans la littérature antillaise en provenance de l’extérieur. Cette nouvelle forme, comme on a constaté, met au premier plan les facteurs individuels au lieu de se battre pour le bien-être de la collectivité. C’est-à-dire, on repère certains romanciers qui, dans leur préoccupation littéraire, se laissent envahir par les perspectives d’une approche individuelle, celle qui met la primauté de leur esprit critique moins sur les désirs de la collectivité que sur ceux du romancier concerné. Cet article cherche à explorer en se servant de l’approche psychologique cette nouvelle forme d’écrire dans l’objectif d’examiner l’effet de la lacune qui existe entre une littérature et son public majeur, qui passe aussi pour sa source profonde d’inspiration thématique.
Francophone Caribbean literature, as we have come to know it to be, is principally a literature of protest and of self-affirmation. This literature wishes to be a viable means where the injustices committed against the black man can be undone. This explains the glorious era of Aimé Césaire, of Léon Gontran Damas, of Edouard Glissant and of Joseph Zobel just to mention a few. These writers, in their own rights, added their voices to the struggle to affirm and restore the dignity of the black man the world over. The major objective at the time was to get their compatriots to attain a certain level of awareness of their situation in order to achieve their freedom from white oppression. Unfortunately, after Césaire, Damas and Glissant, critics have started observing a new form of commitment in francophone Caribbean literature written and published abroad. This new form, as we have observed, prioritizes individual factors to the detriment of the larger society. In other words, one come across some novelists who, in their literary engagement, are overwhelmed by individual considerations and concerns, one which places their critical thinking les on the wishes of the collectivity of a group than that of the writer in question. Our objective in this paper is to analyze this new form of commitment with the aim of identifying the effect of the gap that exists between a literature and its principal readers who double as its deep source of thematic inspiration.