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Prise en charge de la detresse respiratoire neonatale dans lunite de reanimation pediatrique du CHU-Tokoin Lome (Togo)
Abstract
Introduction: La détresse respiratoire néonatale (DRNN) est une affection fréquente très meurtrière dont la prise en charge doit être bien codifiée. Au Togo, l’insuffisance du plateau technique et des difficultés d’organisation des soins rendent difficile la prise en charge. Très peu d’études ont été consacrées à la DRNN en Afrique Sub-saharienne. Le but de la présente étude est d’évaluer la prise en charge de la DRNN dans l’Unité de Réanimation Pédiatrique du CHU-Tokoin de Lomé.
Patients et méthode d’étude: Il s’agissait d’une étude rétrospective ayant porté sur l’analyse de 219 dossiers des nouveau-nés à terme, hospitalisés du 1er janvier au 31 décembre 2007 pour DRNN ou l’ayant développé au cours de l’hospitalisation.
Résultats: La fréquence de la DRNN était de 26,7% ; une prédominance masculine a été observée avec une sex-ratio de 1,67. L’âge des nouveau-nés était compris entre J0 et J7 dans 94,5% des cas; 51,5 des nouveau-nés étaient nés de mères primigestes. Les nouveau-nés par césarienne représentaient 23,7% ; 52% des nouveau-nés étaient réanimés en salle de naissance ; les nouveau-nés ayant eu un score d’APGAR ≥8 ont été réanimé à tort dans 14,9%, à la 1ère, 36,3% à la 5ème et 48,6% à la 10ème minute. Les principaux motifs d’hospitalisation étaient la détresse respiratoire (42,1%) et la réanimation en salle de naissance (19,1%) ; la tachypnée était le trouble du rythme respiratoire le plus fréquent (60,7%) ; le tirage intercostal (99,1%) et le battement des ailes du nez (95%) étaient des signes de lutte respiratoire les plus observés. Le score de Silverman était compris entre 5 et 7 dans 60,7% ; les signes de gravité les plus retrouvés étaient un score de Silverman ≥ 5(25,8%), la prostration (24,1%) et la cyanose (20%). Un bilan paraclinique été très peu demandé. Les principales étiologies étaient l’infection (47 ,9%), la souffrance néonatale (25,2%) et les troubles métaboliques (8,9%). Le traitement était essentiellement constitué d’oxygénothérapie, d’une bi-antibiothérapie parentérale (céphalosporine de 3ème génération + aminoside) de courte durée (durée moyenne ± 3,65 jours). Une surcharge hydrique a été observée dans 55,3% des cas. L’évolution a été favorable dans 42,5% des cas ; la létalité a été très élevée (45,2%). Les principales causes de décès étaient l’infection (47,5%) la souffrance (21,2%) et les troubles métaboliques (17,2%).
Conclusion: Cette étude a révélé des insuffisances dans la prise en en charge des nouveau-nés en détresse respiratoire hospitalisés. L’amélioration de la qualité de la prise en charge de ces détresses respiratoires s’impose et cela doit passer par le renforcement du plateau technique de l’unité, des soins adaptés et un bon suivi du nouveau-né hospitalisé pour détresse respiratoire. Leur prévention passe par une bonne prise en charge de la grossesse et de l’accouchement et une bonne réanimation en salle de naissance si elle est indiquée.
Mots clés: Détresse respiratoire, nouveau-né à terme, prise en charge, Togo
English Abstract
Background: Neonatal Respiratory Distress (NNRD) is a frequent affection which is very lethal and which management must be well codified. In Togo, inadequate technical equipment and organizational difficulties make the management difficult. Very few studies have been devoted to NNRD in Sub-Saharan Africa.
Objective: Evaluate the management of NNRD in the Paediatric Intensive Care Unit of Tokoin Teaching Hospital of Lome.
Method: It was a retrospective study on the analysis of 219 cases of infants born at term, hospitalized from January 1st to December 31st, 2007 for NNRD or having developed it during hospitalization.
Results: The frequency of the NNRD was 26.7%; a male predominance was observed with a sex ratio of 1.67. The age of the newborns ranged between D0 and D7 in 94.5% of cases; 51.5% of the newborns were born to primigravidae. infants born by caesarean section accounted for 23.7%; 52% of infants were reanimated in the delivery room; newborns who had an APGAR score ≥ 8 were reanimated in 14.9% at the 1st, 36.3% at the 5th and 48.6% at the 10th minute. The main reasons for hospitalization were respiratory distress (42.1%) and reanimation in the delivery room (19.1%), tachypnea was the most common respiratory rythm trouble (60.7%); the intercostal pull (99.1%) and the flaring of the nose (95%) were the most observed signs of respiratory struggle. Silverman's score was between 5 and 7 in 60.7%; the most found signs of severity were Silverman’s score ≥ 5 (25.8%), prostration (24.1%) and cyanosis (20%). A paraclinical checkup was rarely asked. The main etiologies were infection (47. 9%), neonatal suffering (25.2%) and metabolic disorders (8.9%). The treatment consisted essentially of oxygen, bi-parenteral antibiotics (3rd generation cephalosporin + aminoside) of short duration (average duration ± 3.65 days). Fluid overload was observed in 55.3% of cases. The evolution was favorable in 42.5% of cases; lethality was very high (45.2%). The main causes of death were infection (47.5%) suffering (21.2%) and metabolic disorders (17.2%).
Conclusion: This study has revealed insufficiencies in the management of hospitalized newborns with respiratory distress. Improving the quality of the management of these respiratory distresses is a must and can only be achieved by the improvement of the technical equipment of the unit, appropriate cares and proper monitoring of hospitalized newborns for respiratory distress. Their prevention requires good management of pregnancy and childbirth and a good reanimation in the delivery room when indicated.
Keywords: Respiratory distress, newborn at term, management, Togo