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Dynamique de l’entrepreneuriat feminin au Benin
Abstract
Le dernier recensement des populations et de l’habitat a confirmé une fois encore la supériorité numérique des femmes au Bénin (51,48%, INSAE 2013). De ce fait, elles représentent une réserve de main d’oeuvre importante souvent sous exploitée et peu valorisée. L’analyse des données du deuxième recensement général des entreprises (RGE 2, 2008) a révélé que les femmes constituent un maillon important de l’économie béninoise. Elles représentent 49,99% de chefs d’entreprises et interviennent dans divers secteurs d’activité, avec une prédominance dans le commerce et l’artisanat. Comprendre les facteurs qui sous-tendent l’entreprenariat féminin permettra de mieux appréhender les politiques publiques de lutte contre la pauvreté afin de leur garantir une meilleure efficacité. L’analyse du parcours d’un échantillon de femmes chefs d’entreprises a montré que l’exercice de cette activité passe par l’apprentissage du métier. Le mode d’apprentissage le plus courant est traditionnel, basé sur la famille et l’héritage. La transmission du savoirfaire au sein de la famille a pour avantages la pérennisation de l’activité et le maintien du capital (financier, physique et social) au sein du cercle familial. Nous observons à travers cette analyse que la majorité des entreprises béninoises sont dans l’informel et ce, quel que soit le sexe du chef d’entreprise. Toutefois, il existe des différences entre les entreprises dirigées par les femmes et celles dirigées par les hommes. En effet, de notre étude il en sort que les femmes entreprennent souvent dans l’artisanat et le commerce. De plus, les femmes chefs d’entreprise sont majoritairement sans instruction formelle. Elles entreprennent plus tard et restent plus longtemps comparativement à leurs homologues hommes. Les entreprises individuelles et les groupements sont privilégiés par les femmes qui la plupart du temps sont à la tête des entreprises à faible capital social et de chiffre d’affaire. Les difficultés majeures rencontrées par les femmes entrepreneures sont l’insuffisance de capital, le faible accès aux crédits adéquats pour financer des activités d’envergure, la concurrence déloyale...
Mots clés : Entrepreneuriat féminin, autonomie financière de la femme, apprentissage traditionnel, savoir-faire.
In Benin, women represent more than the half of the whole population (51.48%). Then, they constitute significant labor often under exploited and undervalued. They play a crucial role in the country’s economy by contributing to the 50% of business leaders and involving in various industries, mainly in commerce and handicrafts. This study aims to understand the factors underlying female entrepreneurship to better apprehend public poverty alleviation policies in order to guarantee greater efficiency. The analysis of the course of a sample of female entrepreneurs showed that the practice of this activity requires learning. The most common mode of learning is traditional, based on family and inheritance. The advantages of the transfer of know-how within the family include the sustainability of the activity and the maintenance of capital (financial, physical and social) within the family circle. The findings also show that the majority of enterprises in Benin, whatever the ex of the entrepreneur, are in the informal sector. However, there are some differences between enterprises managed by women and those headed by men. Indeed, it came out from the study that women often undertake in handicraft and trade. Moreover, women entrepreneurs are mostly without formal education. They are older and stay longer in their activity than male. Women are mostly leading individual and groups companies with low capital and turnover. The major challenges faced by women entrepreneurs are capital deficiency, poor access to adequate credit to fund large-scale business and unfair competition.
Keywords: Women Enterprise, women financial empowerment, traditional learning, skills.