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Évaluation des activités antifongiques des extraits de plantes contre Phytophthora colocasiae, agent causal du mildiou du taro (Colocasia esculenta (L.) Schott)
Abstract
Objectif : Le mildiou du taro dû à Phytophthora colocasiae est l’affection la plus importante de la culture du taro au Cameroun depuis 2010. Cette étude a été réalisée pour évaluer l’activité antifongique des extraits de quatre plantes; (Laggera pterodonta), le cyprès (Cupressus lusitanica), l’eucalyptus (Eucalyptus saligna) et le rince-bouteille (Callistemon viminalis) sur la croissance in vitro de ce champignon ainsi que sur les fragments des feuilles du taro infectées artificiellement.
Méthodologie et résultats : les plantes ont été utilisées sous forme d’extraits aqueux et méthanoliques aux concentrations respectives de 0,31 ; 0,62 ; 1,25 ; 2,5 et 5,0 mg/ml et de 0,93 ; 1,87 ; 3,75 ; 7,5 et 15 mg/ml. P. colocasiae, isolé des feuilles infectées de taro du cultivar « Macumba ou Ibo coco » à partir du milieu V8-Agar, a été maintenu en culture pure et une suspension de 5 x 104 sporanges/ml préparée. Des explants de P. colocasiae d’environ 4 cm de diamètre ont été déposés dans des boîtes de Pétri stériles contenant le milieu Potato Dextrose Agar (PDA) supplémenté avec les différentes concentrations d’extraits, et mises en incubation à 23±1°C pendant sept jours pour l’évaluation de la croissance radiale. La sensibilité in vivo du pathogène aux extraits s’est faite par application de 25 Dl de suspension sporangiale de P. colocasiae suivie de 25 Dl d’extrait. Les résultats obtenus ont montré que les extraits méthanoliques de C. viminalis et d’E. saligna ont totalement inhibé la croissance de l’agent pathogène à 5 mg/ml tandis que l’extrait aqueux de C. lusitanica l’a fait à 15 mg/ml. Les fragments de feuilles inoculés au champignon et ayant reçu l’extrait méthanolique de C. viminalis et de E. saligna n’ont pas développé les symptômes du mildiou après cinq jours d’inoculation.
Conclusion et application potentielle : Les extraits méthanoliques de C. lusitanica et de C. viminalis à la dose de 5mg/ml et celui d’E. saligna à la concentration de 15mg/ml ont inhibé totalement la croissance radiale de P. colocasiae in vitro. Ces extraits se sont révélés actifs sur P. colocasiae et peuvent donc constituer une alternative pour la lutte contre le mildiou du taro. L’activité de ces extraits était comparable à celle des deux fongicides de référence utilisés ; le Mancozan et le Callomil Plus. Il n’en demeure pas moins que ces extraits bruts renfermeraient un grand nombre de composés différents, qui, une fois purifiés, pourraient présenter une activité même supérieure à celle des fongicides. Ces extraits pourraient donc constituer une alternative dans la lutte contre le mildiou du taro. Cette étude préliminaire constitue une base pour des essais futurs dans les conditions naturelles en serre et sur le terrain.
Mots clés : extraits de plantes, activités antifongiques, Phytophthora colocasiae, mildiou du taro.