Diversité et enjeux de conservation des bois sacrés en société Mossi (Burkina Faso) face aux mutations socioculturelles actuelles

Abstract

Au Burkina Faso, la société Mossi a une longue tradition de pratique animiste qui tend à régresser avec la poussée des religions importées comme l’islam et le christianisme. Les vestiges de cette tradition ancestrale que sont les bois sacrés, témoins de l’élément forestier, sont de plus en plus menacés par la forte densité démographique et l’exploitation agropastorale extensive. Afin de montrer les stratégies de gestion et l’impact des facteurs humains et climatiques sur la diversité et la structure de leur peuplement, les bois sacrés ont été étudiés sur la base d’enquête ethnobotanique et de relevés phytosociologiques dans les secteurs sub-sahélien et nord soudanien du Burkina Faso. En société Mossi, les bois sacrés sont caractérisés par la présence en leur sein d’objets traditionnels. Le système de gestion des ressources naturelles repose sur des principes, des règles et des lois coutumières. Cependant, les mutations sociales ont actuellement entraîné l’abrogation ou la détérioration des principes régissant leur protection. Deux cent cinquante (250) espèces appartenant à 130 genres et 70 familles ont été recensées en leur sein. Cette flore est dominée par des phanérophytes (42,48%) et des thérophytes (34,64%). L’analyse de son spectre phytogéographique montre une dominance des espèces soudaniennes (28,16%), des espèces Soudano-zambéziennes (19,01%) et des espèces Pantropicales (18,3%). Les structures démographiques des peuplements d’arbre dans les bois du secteur nord soudanien montrent des populations stables. Celles dans les bois du secteur sub-sahélien par contre présentent des populations irrégulières.

Keywords: Bois sacrés, enquête ethnobotanique, gestion, diversité, structure, Burkina Faso