Étude moléculaire de la diversité génétique des populations du lapin domestique (Oryctolagus cuniculus) au Burkina Faso à l’aide de marqueurs microsatellites

Abstract

La gestion durable de la diversité génétique dans les élevages se fonde sur les variabilités inter et intrapopulations, qui peuvent être évaluées par les caractérisations morpho-biométriques, zootechniques et moléculaires. L’étude sur la diversité génétique des races  indigènes permettra de conserver et d'améliorer durablement ces races. Le présent travail avait pour objectif d’étudier les variabilités  génétiques inter et intrapopulations des lapins au Burkina Faso par l’analyse du polymorphisme de dix marqueurs microsatellites. Elle a été conduite dans les quatre zones agroécologiques, dans sept régions du Burkina Faso et a couvert huit villes. Globalement, le sang total  a été prélevé chez 91 lapins des deux sexes (mâle et femelle) au niveau de la veine auriculaire médiane. Ces lapins ont été  échantillonnés selon leur apparentement et leur origine donnés par le propriétaire. Le génotypage a été réalisé à l’aide de dix (n=10)  marqueurs microsatellites (Lsa1, Sat2, Sat3, Sat4, Sat5, Sat7, Sat8, Sat12, Sat13, Sat16) du lapin sur un séquenceur automatique DNA  Analyzer 4300 (LICOR) au CIRDES à Bobo-Dioulasso (Burkina Faso). Au total, 47 allèles différents ont été identifiés dans la population de lapins échantillonnés sur l’ensemble des zones agroécologiques (sous-populations) pour les 10 marqueurs microsatellites utilisés. Les  valeurs moyennes des hétérozygoties attendues He par marqueur sur l’ensemble de la population variaient de 0,17 pour le locus Lsa1 à  0,70 pour les locus Sat12 alors que celles de hétérozygoties observées Ho variaient de 0,09 pour le locus Sat4 à 0,52 pour le locus Sol08.  De plus, l’analyse de la structuration génétique montre l’existence de trois sous-populations. Dans toutes ces sous-populations, les  valeurs de FIS étaient significativement élevées, avec une valeur globale de 0,373 pour l’ensemble des loci et des souspopulations. Ces  résultats indiquent de forts déficits en hétérozygotes tant au niveau des sous-populations de lapins qu’au niveau de la population totale.