Usages, perceptions des facteurs de dégradations et stratégies locales de conservation d’Erythrina senegalensis A. DC. et d’Erythrina sigmoidea Hua dans la région des Hauts-Bassins (Burkina Faso)

Abstract

La connaissance de l’importance d’une espèce pour les populations, de son état et de sa dynamique est cruciale pour sa conservation et gestion durable. Cette étude visait à caractériser les usages d’Erythrina senegalensis et d’Erythrina sigmoidea dans les Hauts-Bassins,  Burkina Faso, comprendre les perceptions locales des facteurs de dégradation, et identifier les stratégies de conservation locales. Une  enquête ethnobotanique a été réalisée auprès de 300 répondants de 10 localités riveraines à des formations végétales. 18,99% des  personnes âgées, 53,33% des adultes et 14,34% des jeunes connaissaient Erythrina senegalensis, tandis qu’Erythrina sigmoidea était  moins connue. Les usages d’E. senegalensis incluaient la médecine traditionnelle, la médicomagie, l’artisanat et la culture, tandis que  ceux d’E. sigmoidea se limitaient à la médecine traditionnelle, la médico-magie et l’artisanat. Les populations percevaient E. senegalensis  comme rare (29%) ou peu disponible (57,25%), tandis que Erythrina sigmoidea était perçue comme très rare. Les pressions anthropiques  dont le déracinement, les coupes et l’écorçage ont été les causes de leur disparition. Il est nécessaire de confronter ces perceptions avec  des données floristiques et de collaborer avec les populations pour mettre en place des mesures de conservation.