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Impact des inondations induites par le changement climatique sur la transmission du paludisme à N’Djaména
Abstract
Le changement climatique est considéré comme le plus grand danger et représente l’un des défis le plus important du siècle. L’augmentation des températures, des précipitations, la fréquence des inondations et la propagation des maladies constituent les éléments les plus ressentis. Ce constat est vérifié dans le cas du paludisme dont la transmission est étroitement liée aux conditions climatiques. Les inondations entrainent la persistance des gîtes larvaires au-delà des périodes habituelles, créés des conditions favorables à la survie des moustiques et modifie la répartition géographique par l’introduction et où le maintien permanent de certaines espèces vectrices, d’où la persistance de la transmission des maladies. Une étude prospective a été réalisée à N’Djaména dans le Sahel Tchadien dans quatre quartiers dont deux inondés et deux non inondés. Les anophèles étaient capturés dans 10 chambres par jour pendant trois jours consécutifs par quartier et par mois de décembre 2022 à mars 2023 puis morphologiquement identifiés et soumis au test ELISA-CSP et PCR-Espèces. Les données météorologiques (précipitation et température) et épidémiologiques du paludisme des cinq dernières années ont été analysées selon Liboschik. Les résultats de l’enquête ont montré que plus d’anophèles ont été capturés dans les quartiers inondés (79%) (p=0,0001). Anopheles coluzzii représentait 86% des espèces et était le principal vecteur (ICSP = 1,20%) suivi de Anopheles arabiensis. A chaque inondation, le nombre de cas de paludisme augmente par rapport aux années ordinaires et la durée de la transmission est allongée de 4 à 9 mois puisque les anophèles persistent et poursuivent la transmission en saison sèche, grâce aux résidus des eaux d’inondations