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Analyse socio-sanitaire du fumage de poisson dans la ville d’Abidjan (Côte d’Ivoire)
Abstract
La transformation de poissons frais en poissons fumés et sa commercialisation constituent pour les femmes une activité de subsistance en Côte d’Ivoire et plus particulièrement dans la capitale économique (Abidjan). Pour améliorer la dynamique de la filière de transformation, des enquêtes socio-sanitaires ont été réalisées sur 4 sites dont 2 sites de transformation et 2 sites de commercialisation durant 1 mois, de mars à avril 2019. Le travail de terrain a consisté à une interview de la population cible sur leurs sites de travail. Elle a reposé sur un questionnaire portant sur le statut social des commerçants, les types de poissons vendus et fumés, la technique de fumage ainsi que les difficultés du métier. Au total, 120 acteurs de la filière ont été interrogés. Les résultats ont montré que ces acteurs principalement des femmes étaient pour la plupart analphabètes. Ces femmes utilisaient la méthode de fumage de type artisanal faisant intervenir comme matériaux, un grillage, posé sur une barrique coupée vers le milieu (fumoir circulaire) et comme combustible le bois d’hévéa combiné parfois à des coques de coco. 13 espèces de poissons à forte valeur économique, parmi lesquelles les trois (3) espèces les plus fumés et commercialisées sur le site Vridi Zimbabwe étaient les poissons Scomber scombrus (28%), Sardinella maderensis (27%), et Euthynnus alletteratus (24%). Par contre sur le site Abobo Doumé, les espèces les plus fumés et commercialisées étaient respectivement Sardinella maderensis (29%), suivi Scomber scombrus (27%), de Ephinephelu aeneus (26%). Ces femmes travaillent dans des conditions pénibles avec des moyens rudimentaires. L’exposition intense et répétée à la fumée et à la chaleur a provoqué chez ces transformatrices,des maux d’yeux, la toux, des céphalées et des démangeaisons cutanées. Bien que cette filière procure des emplois et est une source de revenu pour la population locale, elle présente cependant des risques de santé pour les transformatrices et les consommateurs.
English title: Socio-sanitary analysis of fish smoking in the city of Abidjan (Ivory Coast)
The processing of fresh fish into smoked fish and its marketing is a subsistence activity for women in Côte d'Ivoire and more particularly in the economic capital (Abidjan). In order to improve the dynamics of the processing sector, socio-sanitary surveys were conducted on 4 sites, including 2 processing sites and 2 marketing sites, during 1 month, from March to April 2019. The fieldwork consisted of an interview of the target population on their work sites. It was based on a questionnaire on the social status of the traders, the types of fish sold and sorted, the smoking technique and the difficulties of the trade. A total of 120 actors in the sector were interviewed. The results showed that these actors, mainly women, were mostly illiterate. These women used the artisanal smoking method, using as materials, a wire mesh, placed on a barrel cut in the middle (circular smoker) and as fuel rubber wood combined sometimes with coconut shells. 13 species of fish with high economic value, among which the three (3) most smoked and commercialized species at the Vridi Zimbabwe site were Scomber scombrus (28%), Sardinella maderensis (27%), and Euthynnus alletteratus (24%). On the other hand, at the Abobo Doumé site, the species most smoked and marketed were Sardinella maderensis (29%), followed by Scomber scombrus (27%), and Ephinephelu aeneus (26%). These women work in harsh conditions with rudimentary means. Intense and repeated exposure to smoke and heat has caused these women to suffer from sore eyes, coughing, headaches and itchy skin. Although this industry provides employment and income for the local population, it poses health risks for processors and consumers.