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Hanging on a Shoestring: Cameroon's Democratisation Process
Abstract
«Suspendu à un Fil: Le Processus Démocratique au Cameroun»
Résumé
Le processus démocratique au Cameroun, même plus d'une décennie après son initialisation, est à la croisée des chemins avec l'imminence de l'élection présidentielle. C'est une démocratie «unpacted». Depuis la rédaction de la Constitution de 1996 par le gouvernement, il n'est pas surprenant que lois ne soient pas perçues comme des ressources morales qui génèrent et maintiennent des solutions collectives à des problèmes politiquement controversés. La réforme politique a cherché à privilégier la volonté de pouvoir plutôt que la volonté de participation. Non convaincu par les mérites de la démocratie au plan normatif, le régime en place a usé de la stratégie de la rhétorique pour dissimuler ses intentions réelles. Bien que s'engageant à établir la séparation des pouvoirs, les relations entre les institutions dans cet Etat héroïque demeurent fondées sur le principe de la coordination impérative. Ceci explique l'énormité des pouvoirs de l'Exécutif, de même que les efforts conscients d'empêcher la presse de jouer sa fonction de surveillance. Les élections ne sont ni libres ni justes; l'emphase est placé sur l'électoralisme. Les ordonnances administratives usent du binôme allogenie/autochtonie pour affranchir ou dés-affranchir les votants. Ceci a suscité une réponse ambivalente dans la population. Pour les bénéficiaires [du système], il engendre un changement dans la culture politique. Les perdants optent pour la sortie. A cause de cette situation le Cameroun est une faible, plutôt qu'une forte démocratie. Quand bien même seule cette dernière permettrait une consolidation démocratique, il est argumenté que ceci a vicié, mais pas obvié, le processus de démocratisation du Cameroun. Le sauvetage démocratique est possible si l'Etat opte pour une domination dispersée. Par conséquent, les espaces dans lesquels le peuple engage l'Etat et refuse l'accaparement par les élites pourront, et sont en train, d'émerger. Chaque victoire défie le mode existant de domination tout en renforçant la volonté de participation. Encourager la citoyenneté sociale permet également de percevoir la démocratie comme moyen de développement humain dans la sphère publique.
More than a decade after, Cameroon's democratisation process is at a crossroads with the imminence of Presidential elections. It is an unpacted democracy. Since the 1996 Constitution was scripted by the government, it is not surprising that its provisions are not perceived as moral resources that generate and sustain collective solutions to politically contentious issues. Political reform has sought to privilege the will to power rather than the will to participation. Normatively unconvinced about the merits of democracy, the incumbent regime has used the rhetorical strategy to conceal its real intentions. While committing to a separation of powers, relations between democratic institutions state are still predicated on the principle of imperative coordination. This explains the enormity of the powers of the Executive as well as conscious efforts to pre-empt the press from performing its watchdog function. Elections are neither free nor fair; indeed, the emphasis is on electoralism. Administrative fiats use the allogèny/autochtony binary to enfranchise or disenfranchise voters. This has elicited an ambivalent response in the population. Among its beneficiaries, it is prompting a change in the culture of politics. Losers are choosing the exit option. Due to the foregoing, Cameroon is a weak rather than strong ‘partial democracy'. Though only the latter enables democratic consolidation, it is argued that this has vitiated but not obviated Cameroon's democratisation process. Democratic rescue is possible if the state opts for dispersed domination. Consequently, spaces in which people engage the state and deny elite capture will and are emerging. Each victory challenges the extant mode of domination while furthering the will to participation. Fostering social citizenship also enables democracy to be seen as human development in the public sphere.
Democracy & Development Vol.4(2) 2004: 67-94
Résumé
Le processus démocratique au Cameroun, même plus d'une décennie après son initialisation, est à la croisée des chemins avec l'imminence de l'élection présidentielle. C'est une démocratie «unpacted». Depuis la rédaction de la Constitution de 1996 par le gouvernement, il n'est pas surprenant que lois ne soient pas perçues comme des ressources morales qui génèrent et maintiennent des solutions collectives à des problèmes politiquement controversés. La réforme politique a cherché à privilégier la volonté de pouvoir plutôt que la volonté de participation. Non convaincu par les mérites de la démocratie au plan normatif, le régime en place a usé de la stratégie de la rhétorique pour dissimuler ses intentions réelles. Bien que s'engageant à établir la séparation des pouvoirs, les relations entre les institutions dans cet Etat héroïque demeurent fondées sur le principe de la coordination impérative. Ceci explique l'énormité des pouvoirs de l'Exécutif, de même que les efforts conscients d'empêcher la presse de jouer sa fonction de surveillance. Les élections ne sont ni libres ni justes; l'emphase est placé sur l'électoralisme. Les ordonnances administratives usent du binôme allogenie/autochtonie pour affranchir ou dés-affranchir les votants. Ceci a suscité une réponse ambivalente dans la population. Pour les bénéficiaires [du système], il engendre un changement dans la culture politique. Les perdants optent pour la sortie. A cause de cette situation le Cameroun est une faible, plutôt qu'une forte démocratie. Quand bien même seule cette dernière permettrait une consolidation démocratique, il est argumenté que ceci a vicié, mais pas obvié, le processus de démocratisation du Cameroun. Le sauvetage démocratique est possible si l'Etat opte pour une domination dispersée. Par conséquent, les espaces dans lesquels le peuple engage l'Etat et refuse l'accaparement par les élites pourront, et sont en train, d'émerger. Chaque victoire défie le mode existant de domination tout en renforçant la volonté de participation. Encourager la citoyenneté sociale permet également de percevoir la démocratie comme moyen de développement humain dans la sphère publique.
More than a decade after, Cameroon's democratisation process is at a crossroads with the imminence of Presidential elections. It is an unpacted democracy. Since the 1996 Constitution was scripted by the government, it is not surprising that its provisions are not perceived as moral resources that generate and sustain collective solutions to politically contentious issues. Political reform has sought to privilege the will to power rather than the will to participation. Normatively unconvinced about the merits of democracy, the incumbent regime has used the rhetorical strategy to conceal its real intentions. While committing to a separation of powers, relations between democratic institutions state are still predicated on the principle of imperative coordination. This explains the enormity of the powers of the Executive as well as conscious efforts to pre-empt the press from performing its watchdog function. Elections are neither free nor fair; indeed, the emphasis is on electoralism. Administrative fiats use the allogèny/autochtony binary to enfranchise or disenfranchise voters. This has elicited an ambivalent response in the population. Among its beneficiaries, it is prompting a change in the culture of politics. Losers are choosing the exit option. Due to the foregoing, Cameroon is a weak rather than strong ‘partial democracy'. Though only the latter enables democratic consolidation, it is argued that this has vitiated but not obviated Cameroon's democratisation process. Democratic rescue is possible if the state opts for dispersed domination. Consequently, spaces in which people engage the state and deny elite capture will and are emerging. Each victory challenges the extant mode of domination while furthering the will to participation. Fostering social citizenship also enables democracy to be seen as human development in the public sphere.
Democracy & Development Vol.4(2) 2004: 67-94