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Les indicateurs de developpement humain au niveau infranational : essai d’estimation a partir des donnees du recensement algerien de la population et de l’habitat de 2008
Abstract
Chaque année l’Algérie est tenu d’élaborer un rapport sur le développement humain. Pour ce faire l’ensemble des indicateurs de développement humain préconisé par le PNUD sont calculés au niveau national. Bien que l’équilibre régional a été et reste un objectif de la politique économique et sociale algérienne, des inégalités tant sociales que spatiales sont encore observables. Des politiques de lutte contre les inégalités se poursuivent à travers la mise en oeuvre d’un schéma national d’aménagement du territoire et des programmes spéciaux pour des régions connaissant des déficits, tant en terme d’infrastructure de base qu’en terme de développement humain. Il était donc tout à fait opportun de faire le point en termes de développement humain, après 50 ans d’efforts soutenus. C’est pour-quoi nous avons tenté de voir la possibilité d’élaborer ces indicateurs à un niveau infranational. Pour ce faire nous avons fait une revue des sources de données disponibles et les possibilités qu’elles pourraient offrir à notre exercice. Quel est le niveau de désagrégation que permettent ces sources ? Seuls les recensements de la population permettent de disposer de données à un niveau géographique le plus fin. C’est pourquoi nous avons mobilisé l’ensemble des variables disponibles issues de l’exploitation du dernier recensement général de la population et de l’habitat de 2008 ayant une relation avec des indicateurs développement humain. Le choix de ces variables sera discuté dans la mesure où elles sont généralement fortement corrélées entre elles. Si le RGPH fournit un certain nombre d’indicateurs (taux d’analphabétisme, taux de scolarisation) d’autres ne peuvent provenir que d’enquêtes par sondage (revenus). Les stratifications adoptées par chaque enquête peuvent différer et de toute façon ont été réalisées à priori. Dans ce cas dans quelle mesure la post stratification pourrait constituer une échappatoire pour obtenir des estimations à des niveaux géographiques pertinents. L’autre alternative est de construire des proxys à partir des variables disponibles dans le questionnaire du recensement. Ainsi on peut constituer un indicateur de richesse à partir des conditions de logements et de l’équipement des ménages.
Pour assurer une certaine objectivité à notre travail nous avons fait le choix d’une technique automatique en l’occurrence la classification ascendante hiérarchique sans introduire de critère de contiguïté. C’est-à-dire qu’il ne s’agit pas de choisir à priori un regroupement géogra-phique puis estimer les indicateurs de développement humain mais plutôt de faire un regroupement à posteriori de territoires à développe-ment humain plus ou moins identique.
La méthodologie :
Il s’agit d’agréger de proche en proche les 48 points wilaya (non pondérés) les moins éloignés selon la distance euclidienne au carré calculée à partir des n coordonnées (variables transformées) dans un espace à n dimensions. Du fait de la forte hétérogénéité des wilayate (départements). L’ensemble des variables a été transformé selon la démarche pnudienne grâce à un changement d’échelle entre 0 (la valeur minimale) et 1 (la valeur maximale). La méthode d’agrégation qui nous a semblé la plus opportune est celle de Ward.
En comparant le regroupement à priori (EPT) et celui que nous avons obtenu, il s’avère que les strates auxquelles nous avons abouti sont plus pertinentes. Nous avons proposé en conclusion, un regrou-pement qui satisfasse les deux approches.
Mots Clés : Développement humain, Régions, Algérie, Indicateurs, Classification automatique.