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Élevages de camelin dans la province de l’Ennedi-Ouest au Tchad : caractéristiques et typologie


Abakar Touka *
Herbert Bamare Djomtchaigue
Issa Youssouf
Koussou Mian Oudanang
Amine Mahamat Ahmat Mahamat
Valere Salako Kolawole

Abstract

Le Tchad est un pays en majorité désertique ou l’élevage camelin, bien que mal quantifié, représente une part considérable des activités du secteur primaire de l’économie. Cet élevage est tributaire de ressources fourragères des parcours naturels est soumis aux aléas de la pluviométrie, répartie inégalement dans le temps et l’espace. Pour exploiter ces parcours, l’une des stratégies adoptées par les éleveurs chameliers est la mobilité. L’étude a été menée dans la province de l’Ennedi Ouest au Tchad en vue de décrire la typologie de l’élevage camelin. L’enquête s’est déroulée durant le mois de mars 2022. Un échantillon de 138 éleveurs a été choisie de façon aléatoire et soumis au questionnaire.  Les principaux résultats ont montré que, l’élevage camelin est exclusivement masculin (100%), tous mariés et appartenant à la communauté pastorale Gourane (81,75%). La classification typologique a relevée trois groupes d’éleveurs : Les transhumants du premier groupe 1 et 2 regroupèrent respectivement 43,06 et 43,33% des enquêtés et ceux du troisième groupe 14,60%. Dans le groupe 1, le chef de campement était le décideur de leur première mobilité pour la transhumance (82,46%). En saison pluvieuse, la plupart des éleveurs effectuent de transhumance par la protection de leurs animaux contre les insectes piqueurs (88,33) et dans la zone de pâturage avec les mares comme dispositif d’abreuvage (71,79).  Pour le groupe 2, l’éleveur était le décideur de la deuxième mobilité pour la transhumance (71,05%). La raison de leur mobilité pour la première étape de transhumance était la recherche du pâturage (80,85%) avec les fleuves et les cours d’eau comme dispositif d’abreuvage (100 %). La recherche du terroir d’attache (72%) était la raison de leur deuxième mobilité de transhumance. Par contre dans le groupe 3, la famille nucléaire était le décideur de leur première mobilité pour la transhumance (82,61%). Pour la plupart, Ils se déplaçaient une seule fois (73,08%). En plus, leur raison de mobilité était la recherche d’eau (72,22%) et utilisaient les puits traditionnels comme dispositif d’abreuvage (66,67 %) et 85% des éleveurs chameliers ne font pas la prophylaxie sanitaire. L’élevage camelin contribue à la résilience des populations sahéliennes, à la sécurité alimentaire et à la valorisation des écosystèmes désertiques. Le système d’élevage est en perpétuel mutation dans le Sahel.


 Abstract


The study was carried out in the Ennedi Ouest province to describe the typology of camel farming. A sample of 138 breeders was randomly selected and surveyed on the basis of a questionnaire. The main results showed that camel herding is exclusively male (100%), married (%) and predominantly of the Gourane ethnic group (81.75%). The typological classification revealed three groups of herders: transhumant herders in groups 1 and 2 accounted for 43.06% and 43.33% of respondents respectively, and transhumant herders in group 3 accounted for 14.60%. In group 1, the head of the camp was the decision-maker for their first transhumance (82.46%). They were mostly made up of those who supported their first transhumance mobility by protecting their herd against biting insects (88.33%) and were provided with abundant grazing (69.88%), with ponds as watering devices (71.79%). For group 2, the herder was the decision-maker for the second transhumance mobility (71.05%). The reason for their mobility for the first stage of transhumance was the search for pasture (80.85%), with rivers and streams as watering devices (100%). The search for home land (72%) was the reason for their second transhumance mobility. In Group 3, on the other hand, the nuclear family was the decision-maker for their first transhumance mobility (82.61%). For the most part, they moved only once (73.08%). In addition, the reason for their mobility was the search for water (72.22%), and they used traditional wells for watering (66.67%). Camel farming contributes to the resilience of Sahelian population, food security and the enhancement of desert ecosystems. Livestock farming systems are constantly changing in the Sahel.


Journal Identifiers


eISSN: 1816-0573