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Le travail domestique : occultation de la personne et de catégories de genre existantes
Abstract
Le travail domestique est présenté dans la littérature et les représentations sociales comme un métier essentiellement féminin et du domaine privé. Le développement de ce secteur et sa situation actuelle au Burundi et dans la sous-région interroge les présupposés théoriques souvent mobilisés pour décrire et expliquer le phénomène. Cet article a pour objectif de montrer les limites d’une vision restée occidentalo-centrée du travail domestique et de réactualiser le débat sur la question au regard des développements en cours dans le monde du travail. La présente étude se base sur des données ethnographiques produites sur le terrain burundais. Comme dans les autres pays de la Région des Grands Lacs Africains, il y a presque autant d’hommes que de femmes exerçant ce genre de travail. Ces travailleurs sont poussés à s’engager dans ce genre d’activités à cause des conditions de précarité dans lesquelles ils se retrouvent eux-mêmes et leurs familles. L’article prolonge en même temps l’intérêt porté à l’étude des catégories à la marge et interroge dès lors le travail domestique au prisme des catégories de genre. De plus, étant donné que ?travail constitue un type de rapport social, l’article ouvre des pistes de recherche sur le genre et la domesticité dans leur articulation aussi bien des rapports conjugaux que ceux présents dans le travail salarié classique.
Domestic work is presented in literature and the social representations as an essentially female occupation and taking place in the private realm. The development of this sector of activities and its current situation in Burundi and the sub-region questions the theoretical assumptions often mobilized to describe and explain the phenomenon. The article highlights the limits of a still western-centered vision of domestic work and spark a new debate on the issue in the light of current developments in the sphere of salaried work. This study is based on ethnographic data produced in the Burundian field. As in other countries of the African Greats Lakes Region, there are almost as many men as women in this kind of work. These workers are pushed to engage in this kind of activity because of the precarious conditions in which they find themselves and their families. The article thus extends the interest in the study of marginal categories and therefore questions the domestic work through the prism of gender categories. Moreover, given that this work constitutes a type of social relationship, the article opens up avenues for research on gender and domesticity in their articulation of both marital relationship and those taking place in classic salaried work.