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PIETINEMENT DE L'ETAT DANS LA MISE EN OEOEOEOEUVRE DE LA DECENTRALISATION ET DYNAMIQUES ORGANISATIONNELLES DANS LES SECTEURS DE L'AGRICULTURE ET DE LA SANTE AU BENIN
Abstract
Le modèle de transfert de technologies, c'est-à-dire du développement monocentrique descendant a montré ses limites. Désormais c'est la participation des populations qui est au centre de tous les discours de développement aussi bien pour les bailleurs de fonds que pour les acteurs de la coopération décentralisée (ONG et autres associations locales). Dès lors, divers thèmes font l'objet de discours. Pour les bailleurs de fonds, avec la Banque Mondiale en tête, les vertus de la démocratie et de
la régulation par le marché sont souvent chantées et sont devenues comme des conditionnalités pour l'aide au développement : désengagement de l'Etat, promotion de la société civile, la libéralisation économique, appui au processus de démocratisation, lutte contre la corruption, responsabilisation des populations, transfert de compétences, gestion transparente des affaires publiques etc. L’objectif
est de poser des bases durables pour la 'bonne gouvernance', nouveau slogan des partenaires au développement. Pour les ONG, les institutions de développement et associations locales, on parle souvent de diagnostic participatif, élaboration d'actions concertées de développement, etc. Au Bénin, la constitution du 11 décembre 1990 s'est clairement orientée dans cette direction. Ainsi, la démocratisation (élections libres, transparentes et pluralistes, gestion transparente, etc.) de la vie politique et
la décentralisation (niveau des communes) constituent le socle sur lequel est bâtie toute la constitution. Dans ce cadre, diverses actions ont été engagées :désengagement de l'Etat et transfert de compétences des structures techniques vers les populations; élections libres, pluralisme politique etc. Mais, malgré le vote de toutes les principales lois devant régir le processus, les divers gouvernements qui se sont succédés depuis hésitent dans la concrétisation de la décentralisation, certes, à
cause des enjeux qu'elle véhicule. Notre argument ici est que les populations tentent de valoriser les opportunités créées par le climat de 'pré-décentralisation' prolongée en tentant d'arracher, de plus
en plus, des parcelles de pouvoir aux institutions techniques de l'Etat béninois. Les données ayant servi à la rédaction de cet article ont été collectées principalement à travers des interviews semi et non structurées dans des organisations de producteurs et d’usagers des départements du Zou et du Borgou au Bénin. Le présent article tente de montrer comment certains des processus de transfert de responsabilités initiés par les services étatiques échappent de plus en plus à leur contrôle et s'inscrivent résolument dans la perspective de la décentralisation. Cependant, pour un observateur averti, les modes actuels de gestion de ces dynamiques cachent un danger pour la décentralisation en ce sens, que certains leaders locaux captent les opportunités offertes par ces initiatives pour des intérêts personnels. Il devient alors plus sage de reconsidérer les formes de participation et d’expression de la démocratie à la base actuellement en cours pour donner une chance de succès aux processus de décentralisation engagés çà et là en Afrique Subsaharienne.
la régulation par le marché sont souvent chantées et sont devenues comme des conditionnalités pour l'aide au développement : désengagement de l'Etat, promotion de la société civile, la libéralisation économique, appui au processus de démocratisation, lutte contre la corruption, responsabilisation des populations, transfert de compétences, gestion transparente des affaires publiques etc. L’objectif
est de poser des bases durables pour la 'bonne gouvernance', nouveau slogan des partenaires au développement. Pour les ONG, les institutions de développement et associations locales, on parle souvent de diagnostic participatif, élaboration d'actions concertées de développement, etc. Au Bénin, la constitution du 11 décembre 1990 s'est clairement orientée dans cette direction. Ainsi, la démocratisation (élections libres, transparentes et pluralistes, gestion transparente, etc.) de la vie politique et
la décentralisation (niveau des communes) constituent le socle sur lequel est bâtie toute la constitution. Dans ce cadre, diverses actions ont été engagées :désengagement de l'Etat et transfert de compétences des structures techniques vers les populations; élections libres, pluralisme politique etc. Mais, malgré le vote de toutes les principales lois devant régir le processus, les divers gouvernements qui se sont succédés depuis hésitent dans la concrétisation de la décentralisation, certes, à
cause des enjeux qu'elle véhicule. Notre argument ici est que les populations tentent de valoriser les opportunités créées par le climat de 'pré-décentralisation' prolongée en tentant d'arracher, de plus
en plus, des parcelles de pouvoir aux institutions techniques de l'Etat béninois. Les données ayant servi à la rédaction de cet article ont été collectées principalement à travers des interviews semi et non structurées dans des organisations de producteurs et d’usagers des départements du Zou et du Borgou au Bénin. Le présent article tente de montrer comment certains des processus de transfert de responsabilités initiés par les services étatiques échappent de plus en plus à leur contrôle et s'inscrivent résolument dans la perspective de la décentralisation. Cependant, pour un observateur averti, les modes actuels de gestion de ces dynamiques cachent un danger pour la décentralisation en ce sens, que certains leaders locaux captent les opportunités offertes par ces initiatives pour des intérêts personnels. Il devient alors plus sage de reconsidérer les formes de participation et d’expression de la démocratie à la base actuellement en cours pour donner une chance de succès aux processus de décentralisation engagés çà et là en Afrique Subsaharienne.