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Pression foncière et individualisation des droits fonciers ruraux. Les limites de la théorie évolutionniste des droits de propriété, une étude de cas au Sud-Bénin
Abstract
Depuis l’annonce étatique, au milieu des années 1990, d’un projet d’implantation d’un aéroport, Glo-Djigbé, arrondissement de la Commune d’Abomey-Calavi au Sud-Bénin, est confronté à une situation de pression foncière sans précédent liée aux ventes de terres. Cet article se propose de décrypter, dans un contexte de pluralisme juridique mêlant normes coutumières et règles officielles, les différents codes et logiques marchands. Il questionne, à partir d’éléments empiriques nouveaux, les mutations socio-foncières en cours au regard des prévisions de la théorie évolutionniste des droits sur la terre qui a principalement orienté les politiques foncières en Afrique subsaharienne rurale ces dernières années. La méthodologie de mise en oeuvre a privilégié une approche socio-anthropologique qualitative basée sur l’entretien et l’observation. Les résultats obtenus permettent de nuancer profondément la théorie évolutionniste des droits de propriété qui prévoit l’effritement des systèmes fonciers coutumiers face à la pression démographique et marchande, et prône l’instauration subséquente de politiques de titrisation des terres rurales comme condition nécessaire à l’intensification agricole et au développement rural.
Mots-clés : marchandisation foncière ; théorie évolutionniste des droits de propriété ; développement rural ; Bénin ; Afrique de l’Ouest