Main Article Content
Pratiques érémitiques et quête métaphysique au cœur du mythe sociogonique des poètes maudits
Abstract
Dans un XIXème siècle de grande démocratisation de l’œuvrepoétique, qui en dilue la qualité d’art supérieur et la fait entrer dans la frénésie de l’économie du marché, s’est cristallisé le mythe sociogonique des poètes dits maudits ; talentueux, pratiquants d’un art pur mais incompris et projetés à la périphérie d’une société mercantile. Victimes d’un système qui les rejette, ces poètes maudits créent une sorte de syndicat d’autolégitimation en se fondant sur les schémas argumentatifs du mythe du Christ ‘‘Fils de Dieu’’ et des traditions antiques qui prédestinent les Hommes exceptionnels au malheur impulsé par la foule dont « l’ineptie du goût et la nullité de l’imagination » (N. O. Lübecker, 2003 : p 112) sont connues. Leur pratique austère et quasi sacrale du langage poétique qu’ils considèrent comme l’unique caution d’une uête métaphysique, achève d’épaissir et d’amplifier ce mythe hétéro-déterminé.
English title: Eremitic Practices and Metaphysical Quest at the Heart of the Sociogonic Myth of Cursed Poets
In a XIXth century of great democratization of the poetic work, which dilutes its quality of superior art and makes it enter the frenzy of the market economy, crystallized the sociogonic myth of cursed poets, talented, practicing of a pure art but despised and projected on he periphery of a mercantile society. Victims of a system that rejects them, these cursed poets create a sort of selflegitimation syndicate based on the argumentative schemes of the myth of Christ "Son of God" and ancient traditions that predestine exceptional men to misfortune by the crowd, whose “ineptitude of taste and nullity of imagination” (N. O. Lübecker, 2003: p 112) are known. Their austere and almost sacred practice of poetic language, which they consider to be the sole guarantee of a metaphysical quest, completes the hickening and amplification of this myth.