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Petites mains féminines, vulnérabilité professionnelle et pratiques conjointes de compensation financières dans l’administration publique universitaire au Cameroun
Abstract
Cet article se propose de mener une étude ethnographique sur des petites mains féminines de l’administration de l’université de Yaoundé II afin de voir dans quelle mesure l’utilisation du concept de résilience financière fait sens. De ce fait, situées à des positions d’infériorité administratives, les petites mains féminines, contractuelles temporaires d’administration ou à statut par défaut, semblent plus exposées aux pressions résultant des différents aléas sociopolitique, sanitaire, économique et de gestion auxquels peut être confrontée l’institution universitaire. En prenant en compte la crise de la Covid-19 comme point de référence temporel, cette étude permet de mettre en lumière les différentes stratégies et pratiques financières mobilisées par ces agents pour contourner et affronter les difficultés auxquelles les prédisposent leur condition socioprofessionnelle. A ce titre, il faut considérer que ces pratiques de compensation de revenu rendent compte de la capacité de cette catégorie à s’adapter aux évolutions dégradantes qui déterminent leur condition précaire de travail. Elles renseignent bien sur leurs réalités d’entrepreneuse de résiliences. On peut dès lors lier la résilience financière des petites mains à un conditionnement socioprofessionnel légitime. Celle qui favorise en tant que positionnement d’action, la compensation de leur revenu par la diversification des activités génératrices de revenus et la mise en place des systèmes d’entraide et de solidarité au sein de l’institution