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Les Polyneuropathies Chez Les Patients Infectés Par Le Vih À L\'ère Des Antirétroviraux Au Chu De Bobo-Dioulasso (Burkina Faso)
Abstract
Les polyneuropathies (PN) figurent parmi les complications neurologiques les plus fréquentes au cours de l\'infection par le virus de l\'immunodéficience humaine (VIH). Elles peuvent être en rapport avec le VIH lui-même en raison de son neurotropisme propre ou être la conséquence de la neurotoxicité des antirétroviraux (ARV).
Objectifs
Décrire les caractéristiques cliniques et évolutives des PN chez les patients infectés par le VIH en fonction de l\'administration ou non des ARV dans une cohorte de patients infectés par le VIH et suivis au CHU de Bobo-Dioulasso.
Méthodologie
Il s\'agit d\'une étude prospective de patients infectés par le VIH dont certains étaient traités par ARV, suivis pendant 12 mois en consultation externe de neurologie et ayant présenté une PN. En l\'absence d\'électromyographie, le diagnostic de la neuropathie était exclusivement clinique sur la base de la présence d\'un syndrome neurogène périphérique sensitivomoteur des membres inférieurs, avec diminution voire l\'abolition des réflexes ostéotendineux et altération de la pallesthésie des membres inférieurs.
Résultats
Parmi les 537 patients infectés par le VIH, 239 étaient traités par les ARV. Les femmes représentaient 70,2% de l\'échantillon. L\'âge moyen était de 40,2 ans (extrêmes: 20 à 69 ans) et la tranche d\'âge de 30 à 49 ans constituait 65,9% de l\'effectif. 95,7% étaient infectés par le VIH1. Le nombre moyen de CD4 était de 227,6/μl et 62,2% avaient un nombre de CD4 inférieur à 200/μl. La prévalence des PN chez les patients traités par les ARV était plus importante que celle des PN de l\'ensemble de l\'échantillon (12,1% versus 8,4%). Chez les patients traités par les ARV, les PN survenaient dans un délai moyen de 4 mois après l\'institution du traitement. Les PN sensitives représentaient 87,2% de l\'échantillon.
Conclusion
Déjà fréquentes au cours de l\'infection par le VIH, les PN risquent de voir leur prévalence s\'accroître avec l\'utilisation plus fréquente des ARV devenus maintenant plus accessibles au Burkina Faso
HIV-associated polyneuropathies in the era of highly active antiretroviral therapy in Bobo-Dioulasso Hospital (Burkina Faso).
Background
Peripheral neuropathies represent the most common neurological manifestation in patients with HIV infection. Introduction of highly active antiretroviral therapy (HAART) had a significant impact on the epidemiology of HIV-associated polyneuropathies in developed countries. Objectives: We carried out this study to examine distal sensorimotor polyneuropathy (DSP) in HIV-infected patients, to determine whether clinical manifestations are affected by HAART in a cohort of HIV-infected patients in Bobo-Dioulasso Hospital (Burkina Faso).
Methods
HIV-infected patients were followed up over a 12-month period. DSP was clinically diagnosed based on amyotrophy and weakness, abnormalities of ankle reflexes or vibratory perception and if patients described pain, paresthesia or numbness in the limbs. Electromyography was not performed in this study.
Results
Of 537 HIV-infected patients, 239 were treated by HAART. Among them, 94 patients (66 females and 28 males) with 40.2 of mean age were screened for DSP. Patients between 30-49 years represented 65.9% of the sample. 95.7% of 94 patients were HIV1-infected and 85.1% were treated by HAART while 14.9% were not. Prevalence of DSP among patients with HAART was higher 12.1% versus 8.4% among the whole sample. Among the whole sample, average CD4 cell count was 227.6/μl. 62.2% of the patients had less than 200 cell counts at the time of diagnosis. Among patients with HAART, DSP occurred within 4 months after exposure to the antiretroviral agent. Sensitive polyneuropathies represented 87.2% of the sample. The occurrence of polyneuropathy was more correlated with decreased CD4 cells counts and neurotoxic antiretroviral therapy.
Conclusion
Introduction of HAART has modified the course and the prognosis of HIV infection. The incidence of toxic polyneuropathies is increasing with longer patient life expectancy and represents a major factor in treatment limitation in HIV-infected patients even in poor resources settings.
African Journal of Neurological Sciences Vol. 27 (1) 2008: pp. 36-40