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Demande d’engrais des producteurs cerealiers au Senegal : Quels facteurs influencent l’adoption et l’intensite d’utilisation ?
Abstract
L’objectif de ce papier est d’identifier les facteurs déterminants l’adoption et l’intensité d’utilisation des engrais par les producteurs de céréales sèches. Nous avons utilisé des données primaires collectées auprès 5 182 parcelles appartenant 3 986 ménages producteurs de céréales sèche sous pluie. Nous avons appliqué le modèle en deux étapes de Heckman pour estimer la probabilité et l’étendue d’une application d’engrais dans les exploitations de céréales sèches notamment le maïs, le mil, le sorgho et le riz pluvial au Sénégal. La consommation d’engrais chimique demeure relativement faible au Sénégal puisque seul 37,1% des ménages agricoles producteurs de céréales sèches utilisent l’engrais à hauteur de 31,1 kg/ha, un taux inférieur à l’objectif des 50 kg/ha visé par les pays de la CEDEAO. La faiblesse de la quantité disponible d’engrais subventionné constitue une contrainte réelle à son utilisation. En outre, la probabilité d’utilisation de l’engrais augmente avec le niveau d’éducation, la taille de l’exploitation, l’irrigation et le capital social. Ainsi, la professionnalisation des acteurs à travers des formations sur les bonnes pratiques agricoles et une gestion efficiente et durable des ressources permettrait de renforcer les capacités techniques des agriculteurs et ainsi accroitre les rendements céréaliers. L’Etat gagnerait aussi à faciliter l’accès au financement des activités agricoles car la contrainte de liquidité diminue la probabilité d’utilisation de l’engrais.
English title: Fertilizer demand for cereal producers in Senegal: What factors influence adoption and intensity of use?
This paper aims to identify the determinants of adoption and intensity use of fertilizer by cereal producers in Senegal. We used primary national data collected from 3 986 cereal producers. We applied Heckman’s two-step model to estimate the likelihood and extent of fertilizer application in corn, millet, sorghum and rainfed rice production. The consumption of chemical fertilizers remains relatively low as 37.1% of agricultural households use, on average, 31.1 kg /ha which is less than the 50 kg /ha targeted by ECOWAS countries in the declaration of ‘abuja (2006). In addition, the likelihood of fertilizer use increases with education level, farm size, irrigation, and social capital. Thus, the professionalization of actors through training on good agricultural practices and efficient and sustainable management of resources would strengthen their technical capacities. The government should facilitate access to finance for agricultural activities as the liquidity constraint decreases the probability of using fertilizer.