Determinants du niveau d’ombrage des systemes agroforestiers cacaoyers traditionnels de la region de Daloa (Centre-Ouest, Côte d’Ivoire)

Abstract

La Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial de fèves de cacao. Une baisse de la production est cependant enregistrée ces dernières années, due à des systèmes de cultures qui n’offrent pas des conditions optimales pour le développement du cacaoyer. Parmi ces conditions, se trouve l’ombrage des arbres associés aux cacaoyers, dont l’estimation pour une bonne production de cacao demeure inconnue. Notre étude se propose d’analyser l’influence des paramètres floristiques et structuraux sur le niveau d’ombrage afin de contribuer à une meilleure estimation du taux d’ombrage dans les agrosystèmes cacaoyers. Les données ont été collectées dans 60 parcelles de 400m² chacune, à l’intérieur desquelles un inventaire des espèces ligneuses a été effectué. Le taux d’ombrage a été également apprécié, en considérant tous les individus ligneux de hauteur égale ou supérieure à 8m. Sur chaque individu considéré, la circonférence à 1,30 m au-dessus du sol, le diamètre de la canopée, la hauteur totale, la hauteur du tronc ont été mesurées, et la densité de la canopée a été estimée. Les résultats ont montré que la flore était riche de 58 espèces réparties entre 51 genres et 22 familles. Les espèces qui ont présentées les plus forts taux d’ombrage étaient des fruitières telles que Persea americana (22,68 %), Ricinodendron heudelotii (19,52 %) et Mangifera indica (13,31 %). L’analyse de corrélation a montré que plus le diamètre d’un arbre est grand, plus son ombrage est élevé. Aussi, plus l’arbre est haut, plus son ombrage est élevé. Au niveau de la parcelle, l’aire basale a présenté une forte corrélation positive avec le taux d’ombrage tandis quela corrélation est moins forte avec le nombre d’espèces et le nombre d’individus. La maitrise de l’ombrage dans les agrosystèmes cacaoyers passerait donc par l’agencement des espèces associées en fonction de la dimension du tronc. Ces résultats montrent que le diamètre de l’arbre constitue un paramètre déterminant pour la régulation du niveau d’ombrage dans les agrosystèmes cacaoyers
traditionnels.