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Relations entre eleveurs et agriculteurs dans un contexte de changements climatiques dans le bassin de l’oueme superieur au Benin : Entre cooperation et conflit
Abstract
Au Bénin, comme dans tous les pays de l’Afrique de l’Ouest, la transhumance permet aux éleveurs d’exploiter non seulement les ressources fourragères et hydriques dispersées mais également de développer de multiples interactions notamment coopératives et conflictuelles entre éleveurs et entre éleveurs et agriculteurs. La présente étude à pour objectif d’analyser les différentes formes d’interactions entre les éleveurs d’une part, et entre les éleveurs et agriculteurs d’autre part dans les zones pastorales du bassin de l’Ouémé Supérieur au Bénin. L’approche méthodologique adoptée repose sur la collecte des données socio-anthropologiques issues d’enquêtes de terrain. Des entretiens individuels et des discussions de groupe ont été réalisés dans les zones pastorales du milieu d’étude auprès de 300 individus. Les méthodes d’analyse de discours et fréquentielles ont permis d’analyser les différentes formes de relations entre éleveurs et agriculteurs, les facteurs de risques et les mesures d’atténuation. Les résultats de terrain révèlent que les éleveurs développent entre eux diverses formes d’interactions non conflictuelles basées essentiellement sur les aides mutuelles et le partage de connaissances (90,4 %). Les relations coopératives entre éleveurs et agriculteurs portent essentiellement sur les échanges des sous-produits animaux contre les sous-produits agricoles (49,4 %), les aides mutuelles lors de la récolte contre les résidus (25,3 %) et les échanges du lait contre les produits agricoles (10,3 %). Malgré ces multiples formes d’interactions coopératives entre acteurs, l’accès aux ressources pastorales (51,9 %) et l’attribution des dégâts dans les champs causés par les transhumants aux sédentaires (16,2 %) dégradent les interactions pacifiques entre éleveurs. Les interactions conflictuelles entre éleveurs et agriculteurs sont liées principalement aux dégâts dans les champs (66,9 %). La prise en compte de ces résultats dans une politique sectorielle de développement durable du secteur agropastoral, permettrait un réel décollage dudit secteur et la consolidation des interactions pacifiques entre éleveurs et agriculteurs.
English title: Relations between herders and farmers in a context of climate change in the upper Oueme Basin in Benin: Between cooperation and conflict
In Benin, as in all West African countries, transhumance allows herders to exploit not only the scattered fodder and water resources but also to develop multiple interactions, particularly cooperative and conflictual interactions between herders and between herders and farmers. This study aims to analyze the different forms of cooperative and conflictual interactions between herders on the one hand, and between herders and farmers on the other hand in the pastoral areas of the Upper Ouémé in Benin. The methodological approach adopted is based on the collection of socio-anthropological data from field surveys. Individual interviews and focus group discussions were conducted in pastoral areas of the study area with 300 individuals. Discourse and frequency analysis methods made it possible to analyze the different forms of interactions between herders and farmers, risk factors and mitigation measures. The field results reveal that herders develop various forms of non-conflictual interactions among themselves based essentially on mutual aid and knowledge sharing (90.4%). Cooperative interactions between breeders and farmers mainly concern trade of animal by-products against agricultural by-products (49.4%), mutual aid at harvest time against residues (25.3%) and trade of milk
against agricultural products (10.3%). Despite these multiple forms of cooperative interactions between actors, access to pastoral resources (51.9%) and the attribution of field damage caused by transhumant herders to sedentary ones (16.2%) degrade peaceful interactions between herders. Conflictual interactions between herders and farmers are mainly related to field damage (66.9%). Taking these results into account in a sectoral policy for sustainable development of the agropastoral sector would allow a real take-off of the sector and the consolidation of peaceful interactions between herders and farmers.