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Suivi de la dynamique d’envasement des micro-réservoirs en zone pluvieuse des Hautes Terres de l’Ouest-Cameroun : cas de la retenue de Keleng II
Abstract
Les petites retenues d’eau des Hautes Terres de l’Ouest-Cameroun présentent un intérêt certain, au regard des nombreuses tâches qui leur sont souvent assignées. Cette étude pose les jalons de la caractérisation du phénomène d’envasement des retenues de barrage dans cette région du Cameroun avec pour objectifs : d’identifier les principaux facteurs d’érosion dans le bassin versant amont, suivre la dynamique de
sédimentation dans le réservoir et déterminer son impact sur les capacités fonctionnelles et la qualité de l’eau dans la retenue. La méthodologie a consisté en une enquête auprès des riverains de la retenue, une analyse de l’érosivité dans la région, ainsi qu’une estimation des dépôts de sédiments et de l’évolution des dimensions et de la qualité des eaux de la retenue de KELENG II. L’étude s’est intéressée à l’évolution de ce phénomène durant le mois d’Août, mois le plus pluvieux, sur une période de huit (08) ans. Toutefois, le suivi de la qualité de l’eau, s’est limité aux mois d’Août, Septembre et Octobre 2008. Enfin, une analyse statistique a permis d’apprécier la dynamique de dépôt des sédiments dans la retenue.
Il ressort de l’étude que, le remaniement quasi-permanent du sol par les pratiques culturales sur les pentes du bassin versant détruit sa structure ; ce qui, combiné à l’action des pluies, traduite par l’érosivité, arrache
7,8 t/ha/an de terre en moyenne. En dépit de l’adoucissement des pluies dans le temps, leur intensité, maximale entre Juillet et Septembre induit une érosion hydrique dans le bassin, drainant les alluvions vers la retenue. Le dépôt de ces alluvions avec un apport moyen de 2,3 cm/an, a augmenté la surface de celle-ci et réduit la lame d’eau stockée en 08 ans, autant que son volume (8,5 %). Ainsi, en dépit de la variabilité spatio-temporelle de l’envasement, 1,85 cm de sédiments s’accumulent en moyenne par an dans ce réservoir de façon homogène. Ceci a pour effet, d’enrichir la retenue en sédiments dont la solubilisation fournit une teneur en sels dissous favorable à l’usage de ces eaux à des fins agricoles et piscicoles. Dans l’optique d’un suivi permanent de l’envasement de la retenue, l’étude montre qu’une restriction des mesures à deux transects orientés dans la largeur de la retenue et le courant principal fournirait des
données suffisantes.
Mots-clés : envasement, réservoir, sédimentation, conservation des sols, Ouest-Cameroun.