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Des cimetières lotis à Kisangani : exemple d’un débat occulte sur la gestion des espaces publics en RDC
Abstract
Dans les principales villes de la RDC, comme dans celles de la plupart des pays africains, les cimetières sont des espaces publics gérés par les municipalités. Jadis réservés aux morts et objet de respect, d’entretien régulier et de protection tous azimuts, ces sites sont de nos jours en proie à une gestion peu responsable de la part des pouvoirs publics. Les débats publics sur la question sont quasiment occultés. A Kisangani, la transformation de bon nombre de cimetières non désaffectés en des lieux d’habitation frise la profanation des ces sites. On y voit des vivants et des morts cohabiter côte à côte. Par-delà les problèmes de santé et d’hygiène publique, cette cohabitation pose en outre le problème de la révolution des croyances et des mentalités ainsi que celui de l’inefficacité des politiques publiques en matière d’urbanisation. Un débat public sur la question, grâce notamment à une société civile forte et dynamique et des pouvoirs publics responsabilisés, permettra de mettre fin à la banalisation du « sacré » et du « mystique » ainsi qu’à une gestion peu responsable de nos espaces publics.