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A Relevant Education for African Development—Some Epistemological Considerations
Abstract
This paper argues that education in Africa is the victim of a Western epistemological export that takes the form of science as ideology and hegemony. Under the Western epistemological export, education in Africa and/or for Africans has been like a pilgrimage to the Kilimanjaro of Western intellectual ideals, the tortuous route to Calvary for alternative ways of life. Sometimes, with rhetorical justification about the need to be competitive internationally, the practice has been for the elite to model education in Africa after educational institutions in the West, with little attempt at domestication. Education in Africa has been and mostly remains a journey fuelled by an exogenously induced and internalised sense of inadequacy in Africans, and endowed with the mission of devaluation or annihilation of African creativity, agency and value systems. Such cultural estrangement has served to reinforce in Africans self-devaluation and self-hatred and a profound sense of inferiority that in turn compels them to ‘lighten their darkness' both physically and metaphysically for Western gratification. The paper argues that the future of higher education in Africa can only be hopeful through a meticulous and creative process of cultural restitution and indigenisation even as African scholars continue to cooperate and converse with intellectual bedfellows in the West and elsewhere. If Africa is to be party to a global conversation of universities and scholars, it is only appropriate that it does so on its own terms, with the interests and concerns of ordinary Africans as the guiding principle.
Résumé
Le présent article pose comme postulat que l\'éducation en Afrique est victime d\'une exportation épistémologique qui présente la science comme idéologie et hégémonie. Conformément à cette logique d\'exportation épistémologique occidentale, l\'éducation en Afrique et/ou pour les Africains est comparable à un pèlerinage au Kilimanjaro des idéaux intellectuels du Nord, comme le chemin tortueux du calvaire, à la recherche désespérée de moyens de survie. Parfois, sur la base d\'une rhétorique justificative quant à la nécessité d\'être compétitif sur le plan international, la pratique pour l\'élite a toujours été de calquer l\'éducation en Afrique sur le modèle des institutions éducatives de l\'occident, sans le moindre effort d\'adaptation. L\'éducation en Afrique a toujours été et demeure largement un parcours alimenté par un sens d\'inadéquation induit et intériorisé de manière exogène chez les Africains, avec pour mission d\'annihiler le sens créatif, le dynamisme et les systèmes de valeur des Africains. Cette aliénation culturelle n\'a servi qu\'à cristalliser chez l\'Africain le sentiment d\'auto dévaluation et de haine contre soi-même, ainsi qu\'un profond sentiment d\'infériorité qui à son tour l\'oblige à «éclaircir sa noirceur» tant physique que métaphysique pour faire plaisir à l\'occident. Cet article soutient que l\'avenir de l\'enseignement supérieur en Afrique ne peut être prometteur que s\'il subit un processus de restitution et d\'inculturation culturelle méticuleux et créatif, bien que les intellectuels africains continuent de collaborer et de converser avec des collègues intellectuels du Nord et d\'ailleurs. Si l\'Afrique souhaite participer au débat mondial des universités et des intellectuels, il n\'est que convenable qu\'elle le fasse en ses propres termes, avec pour principe directeur les intérêts et les préoccupations de l\'Africain ordinaire.
Africa Development/Afrique et développement Vol.XXIX, No 1, 2004: 161-184
Résumé
Le présent article pose comme postulat que l\'éducation en Afrique est victime d\'une exportation épistémologique qui présente la science comme idéologie et hégémonie. Conformément à cette logique d\'exportation épistémologique occidentale, l\'éducation en Afrique et/ou pour les Africains est comparable à un pèlerinage au Kilimanjaro des idéaux intellectuels du Nord, comme le chemin tortueux du calvaire, à la recherche désespérée de moyens de survie. Parfois, sur la base d\'une rhétorique justificative quant à la nécessité d\'être compétitif sur le plan international, la pratique pour l\'élite a toujours été de calquer l\'éducation en Afrique sur le modèle des institutions éducatives de l\'occident, sans le moindre effort d\'adaptation. L\'éducation en Afrique a toujours été et demeure largement un parcours alimenté par un sens d\'inadéquation induit et intériorisé de manière exogène chez les Africains, avec pour mission d\'annihiler le sens créatif, le dynamisme et les systèmes de valeur des Africains. Cette aliénation culturelle n\'a servi qu\'à cristalliser chez l\'Africain le sentiment d\'auto dévaluation et de haine contre soi-même, ainsi qu\'un profond sentiment d\'infériorité qui à son tour l\'oblige à «éclaircir sa noirceur» tant physique que métaphysique pour faire plaisir à l\'occident. Cet article soutient que l\'avenir de l\'enseignement supérieur en Afrique ne peut être prometteur que s\'il subit un processus de restitution et d\'inculturation culturelle méticuleux et créatif, bien que les intellectuels africains continuent de collaborer et de converser avec des collègues intellectuels du Nord et d\'ailleurs. Si l\'Afrique souhaite participer au débat mondial des universités et des intellectuels, il n\'est que convenable qu\'elle le fasse en ses propres termes, avec pour principe directeur les intérêts et les préoccupations de l\'Africain ordinaire.
Africa Development/Afrique et développement Vol.XXIX, No 1, 2004: 161-184