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Philosophie et politique: pour une discussion avec Lansana Keit
Abstract
Résumé
Dans le cadre d'un échange d'idées avec le co-éditeur, Paulin Hountondji aborde dix (10) questions théoriques sur le rôle historique de la pensée critique dans l'établissement des paramètres d'une transformation économique, politique et technologique de la société africaine. L'ensemble des questions soumis à Hountondji porte sur le rôle historique du philosophe dans le processus de transformation qualitative de la société, mais également sur la question des systèmes économiques que sont le socialisme et le capitalisme dans le contexte africain, sur le retard économique et technologique de l'Afrique contemporaine, sur la relation entre la science, la philosophie et le développement, sur les idées de théoriciens tels que Nkrumah, Fanon et Diop, et enfin, sur le rôle d'une histoire africaine des idées dans le contexte de la formulation d'un programme de développement. Ces questions posées à Hountondji portent généralement sur la façon de transformer la théorie philosophique critique en une dynamique pratique de l'économie, de la politique, des sciences et de la technologie. D'une manière générale, le débat de Hountondji souligne le besoin d'une pensée critique indépendante, l'importance d'une histoire africaine des idées, ainsi que la nécessité pour les intellectuels africains de développer des centres intellectuels africains autonomes. Hountondji prône également une «philosophie engagée», qui se développe dans la bonne direction, et qui soit en accord avec d'autres initiatives et programmes intellectuels critiques. Dans cette perspective, la critique de l'ethnophilosophie a déjà montré la voie à suivre pour l'élaboration d'un programme holistique dynamique en vue d'un développement africain à tous les niveaux.
In an exchange of ideas with the guest editor, Paulin Hountondji discusses ten (10) theoretical questions on the historical role of critical thought in establishing the parameters for the economic, political, and technological transformation of African society. The set of questions put to Hountondji deal with the historical role played by philosophers in the qualitative transformation of society, the issue of the economic systems of socialism and capitalism as they apply to Africa, the economic and technological underdevelopment of contemporary Africa, the relation between science, philosophy and development, the ideas of theorists such as Nkrumah, Fanon and Diop, and the role of an African history of ideas in the formulating of a programme of development. In this exchange Hountondji engages issues about how to transform critical philosophical theory into a dynamic praxis of economics, politics, science and technology. Hountondji's discussion, grosso modo, emphasizes the necessity for independent critical thought, a recognition of the importance of an African history of ideas, and the necessity for African intellectuals to develop autonomous intellectual centres. Hountondji also argues for a ‘philosophie engagée' that develops in the right direction but necessarily in consort with the ideas of other critical intellectual efforts and programmes. In this regard, the critique of ethnophilosophy has cleared the way for a holistically dynamic programme for African development in all its dimensions.
Africa Development/Afrique et développement Vol.XXIX, No 1, 2004: 95-106
Dans le cadre d'un échange d'idées avec le co-éditeur, Paulin Hountondji aborde dix (10) questions théoriques sur le rôle historique de la pensée critique dans l'établissement des paramètres d'une transformation économique, politique et technologique de la société africaine. L'ensemble des questions soumis à Hountondji porte sur le rôle historique du philosophe dans le processus de transformation qualitative de la société, mais également sur la question des systèmes économiques que sont le socialisme et le capitalisme dans le contexte africain, sur le retard économique et technologique de l'Afrique contemporaine, sur la relation entre la science, la philosophie et le développement, sur les idées de théoriciens tels que Nkrumah, Fanon et Diop, et enfin, sur le rôle d'une histoire africaine des idées dans le contexte de la formulation d'un programme de développement. Ces questions posées à Hountondji portent généralement sur la façon de transformer la théorie philosophique critique en une dynamique pratique de l'économie, de la politique, des sciences et de la technologie. D'une manière générale, le débat de Hountondji souligne le besoin d'une pensée critique indépendante, l'importance d'une histoire africaine des idées, ainsi que la nécessité pour les intellectuels africains de développer des centres intellectuels africains autonomes. Hountondji prône également une «philosophie engagée», qui se développe dans la bonne direction, et qui soit en accord avec d'autres initiatives et programmes intellectuels critiques. Dans cette perspective, la critique de l'ethnophilosophie a déjà montré la voie à suivre pour l'élaboration d'un programme holistique dynamique en vue d'un développement africain à tous les niveaux.
In an exchange of ideas with the guest editor, Paulin Hountondji discusses ten (10) theoretical questions on the historical role of critical thought in establishing the parameters for the economic, political, and technological transformation of African society. The set of questions put to Hountondji deal with the historical role played by philosophers in the qualitative transformation of society, the issue of the economic systems of socialism and capitalism as they apply to Africa, the economic and technological underdevelopment of contemporary Africa, the relation between science, philosophy and development, the ideas of theorists such as Nkrumah, Fanon and Diop, and the role of an African history of ideas in the formulating of a programme of development. In this exchange Hountondji engages issues about how to transform critical philosophical theory into a dynamic praxis of economics, politics, science and technology. Hountondji's discussion, grosso modo, emphasizes the necessity for independent critical thought, a recognition of the importance of an African history of ideas, and the necessity for African intellectuals to develop autonomous intellectual centres. Hountondji also argues for a ‘philosophie engagée' that develops in the right direction but necessarily in consort with the ideas of other critical intellectual efforts and programmes. In this regard, the critique of ethnophilosophy has cleared the way for a holistically dynamic programme for African development in all its dimensions.
Africa Development/Afrique et développement Vol.XXIX, No 1, 2004: 95-106