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Decentralisation as Ethnic Closure, with Special Reference to a Declining Negotiated Access to Natural Resources in Western Ethiopia
Abstract
Between the Anywaa and the Nuer, the two neighbouring people in the Gambela regional state in western Ethiopia, the Anywaa are better endowed with access to and control over vital natural resources. Occupying an economic fringe, the Nuer have used various strategies to access these resources. After their initial violent expansion into Anywaa territories, the Nuer have largely reoriented their strategy to peaceful means: social networking and the instrumentalisation of inter-ethnic exchanges. This was due to their capacity to create a shared cultural space centring on the notion of the first-comer to regulate entitlement issues. In this paper, I explore the process of local-level integration and how decentralisation and the new political order have shifted the mode of inter-ethnic relations from compromise and negotiation to competition and confrontation. The paper argues that this is so partly because, despite the decentralisation rhetoric, the state maintains a hegemonic status by claiming ultimate ownership over the vital means of production—the land. Drawing on the experience of the Gambela regional state, the paper argues that decentralisation in Ethiopia has not brought its intended result—local empowerment. Instead, decentralisation is experienced in the form of elite political competition, while seriously undermining local forms of integration. Above all, decentralisation and the new political order have meant the growing relevance of extra-local bases of entitlement over natural resources.
Entre les Anywaa et les Nuer—des populations voisines vivant dans l’état régional de Gambela, Ouest Ethiopie—les zones des Anywaa sont mieux fournies en ressources naturelles. Occupant une frange territoriale, les Nuer ont mis en oeuvre plusieurs stratégies pour accéder aux ressources contrôlées par leurs voisins. Après une période d’expansion territoriale régie par la violence, les Nuer ont réorienté leurs stratégies vers des procédures plus pacifiques: le réseautage social et l’instrumentalisation des échanges interethniques. Cette nouvelle forme d’intégration a été possible grâce à leurs capacités à créer un espace culturel partagé, qui s’appuie sur la notion de premier occupant comme mécanisme de régulation de la propriété foncière. Dans cet article, j’explore la question de l’intégration locale et j’explique comment le processus de décentralisation et le nouvel ordre politique en Ethiopie ont déplacé le mode de relation interethnique du compromis et de la négociation à la compétition et la confrontation. L’article soutient que cette situation est partiellement due au fait qu’en dépit de la rhétorique sur la décentralisation, l’Etat continue à exercer son hégémonie sur la propriété foncière. S’appuyant sur l’expérience de l’Etat régional de Gambela, le présent article démontre que la décentralisation en Ethiopie n’a pas généré le résultat attendu, à savoir le renforcement des pouvoirs des acteurs locaux. Au contraire elle met en oeuvre un processus de compétition politique élitaire et sape les formes d’intégration locale. Avant tout, la décentralisation et le nouvel ordre politique ont conduit à la pertinence croissante des bases extra-locales de la définition des modalités d’appropriation des ressources naturelles.