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Approches participatives et gestion décentralisée de la Forêt du Samori dans la Commune de Baye, Région de Mopti (Mali)
Abstract
La participation locale est généralement considérée comme une condition préalable de la bonne gestion des ressources naturelles. Cet article porte sur la gestion de la forêt du Samori sise dans la Commune de Baye au Mali, qui fait l’objet de plusieurs types d’arrangements institutionnels mettant en scène de multiples acteurs : État, collectivité décentralisée et société civile. L’étude a lieu dans un contexte de décentralisation environnementale annoncée mais non encore pleinement réalisée. En effet, la nouvelle loi relative à la constitution du domaine des collectivités locales et deux lois d’orientation forestière promulguées par la troisième république, recommandent à l’État l’octroi de domaines propres aux collectivités territoriales et aux particuliers sur lesquels ils sont libres d’exercer leurs compétences. Elles font de l’approche participative l’un des principes clefs de la gestion décentralisée des ressources naturelles permettant d’associer les acteurs locaux aux prises de décisions en les dotant de pouvoirs discrétionnaires conséquents. L’inapplication de ces lois a eu comme conséquences la mise hors jeu des représentants des institutions démocratiques locales du processus gestionnaire et d’invalider le dispositif participatif mis en place par une ONG de la place, soucieuse d’instaurer une gestion communautaire des ressources forestières sur la base d’une redynamisation d’associations traditionnelles de gestion forestière. Local participation is generally regarded as a prerequisite for effective natural resource management. This paper is based on the management of the Samori Forest, located in the Baye Council, in Mali, where several institutional arrangements bring together multiple actors (the state, decentralized bodies, and civil society. The article examines a nearly promulgated environmental decentralization reform. Indeed, the new law on the constitution of local communities, as well as two laws on forest management introduced by the Third Republic, recommends that the state should transfer powers and responsibilities to local authorities and individuals on public issues. These laws make a participatory approach one of the key principles of decentralized management of natural resources, favoring the participation of empowered local actors in decision-making. The failure to put these laws into effect has resulted in the exclusion of representatives of local democratic institutions in the administrative process and invalidates the participatory tool introduced by the NGO SOS Sahel, which has been concerned with the implementation of community-based forest resource management on the basis of a relaunch of traditional forest management associations.