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Caractérisation de variétés biofortifiées en fer et zinc et variétés locales de haricot commun
Abstract
La déficience en fer et en zinc est connue comme la «faim cachée» en raison du fait de l’absence de symptômes reconnus aux premiers stades. Bien que la déficience en fer est la plus prévalente, le zinc est aussi impliqué dans l’inhibition de la réplication des virus, le corona virus (COVID-19) inclus. Au Nord-Kivu et au Sud-Kivu en République Démocratique du Congo, les zones où plus de 50 % des haricots (Phaseolus vulgaris) sont produits et consommés, 36% et 47% des enfants d’âge préscolaire sont anémiés suite aux carences en fer. Ce paradoxe est dû à l’insuffisance des mets riches en fer dans les habitudes alimentaires. L’objectif de cette étude est de caractériser 59 variétés biofortifiées en fer et zinc en présence de six variétés locales de haricot commun pour ainsi les intégrer éventuellement dans un programme de sélection variétale en ville de Butembo, en République Démocratique du Congo. La caractérisation porte sur 15 paramètres qualitatifs et cinq paramètres quantitatifs. Les paramètres qualitatifs ont permis de distinguer les différents morphotypes et de regrouper ces variétés en différents clusters. A part la statistique descriptive, les données quantitatives ont servi à établir une corrélation (de Pearson) et à l’analyse des composants multiples, PCA. Les paramètres qualitatifs ont permis de grouper les génotypes en étude en 14 morphotypes d’après l’aspect et la couleur du tégument, la couleur tout autour du hile et la taille des graines. Le clustering a regroupé les 65 génotypes en étude en 12 clusters. Les génotypes appartenant à un même cluster ont des caractères plus similaires. Les résultats des paramètres quantitatifs ont montré des différences significatives au regard des génotypes en étude (P=0.00). Une corrélation positive s’est observée entre le nombre de jours jusqu’à la floraison et le nombre de jours jusqu’à la maturité (P<0.05), mais aussi entre le nombre de gousses par plant et le nombre de jours jusqu’à la floraison. Une observation similaire existe également entre le nombre de gousses par plant et le nombre de graines par gousse (P<0.01). Une corrélation négative est par contre observée entre le poids de 100 graines et le nombre de graines par gousse. Les résultats de PCA représentés sur deux axes perpendiculaires ont montré 64.1% de la variance totale dont 42.3% est expliquée par le premier axe et 21.8% par le deuxième axe. Ces résultats montrent que les génotypes en étude sont morphologiquement et quantitativement différents qu’ils peuvent être utilisés dans un programme de sélection variétale.